Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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DANS LA PRESQU'ILE D'APSCHÉRON.
ÉTAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE DU NAPHTE
par suite des dégâts énormes que peut produire dans une exploitation cette sorte de violente inondation. Lorsque la profondeur est telle que l'on doive arrêter le fonçage, sans que le jaillissement se soit produit, on doit exploiter le naphte comme toute autre matière, c'est-
à-dire l'extraire. On emploie pour cela des cuillers cylindriques munies à leur base d'un clapet, et dont la capacité est très variable suivant le diamètre du tubage. Ces cuillers sont supendues à l'extrémité d'un mince câble d'acier, on les descend au fond du puits, et on les remonte remplies de naphte. Il faut d'ailleurs de temps en temps procéder à un curage; pour parer à l'obstruction par les venues de sable. Les frais de cette extraction (consommation de vapeur et main-d'oeuvre), sont de 6 à 8 roubles (16 à 20 francs) par jour. On continue donc à travailler dans un puits tant que le rendement est suffisant pour payer les frais, ce qui dépend à la fois de la productivité du puits, et du cours, très variable d'ailleurs, du naphte brut. Actuellement il suffit d'une production de 6 à 7 tonnes par 24 heures pour que l'on continue à extraire. La richesse des puits est extrêmement variable, depuis le fonçage absolument stérile, jusqu'à la fontaine jaillissante qui donne des millions d'hectolitres par jour. Le prix de revient du naphte brut n'est donc pas aisé à établir ; il varie suivant les puits, de zéro à l'infini. Si cependant nous considérons l'ensemble des puits dl Balakhany, par exemple, on peut dire que leur production moyenne a été depuis quelques années de 50 tonnes par 24 heures.
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CHAPITRE III. TRAITEMENT DU NAPHTE; EMPLOI DU MAZOUT POUR LA FABRICATION DES HUILES DE GRAISSAGE, ET POUR LE CHAUFFAGE DES APPAREILS A VAPEUR.
Tout le naphte brut est traité à Bakou, dans le vaste faubourg appelé Ville-Noire, situé au nord de la ville, et comprenant plus de 150 usines , dont quelques -unes , celles des frères Nobel en particulier, sont elles-mêmes de véritables cités industrielles. Il y a dix ans, le transport des puits aux usines se faisait encore à dos de chameau. Aujourd'hui, il n'est naturellement plus question de ce procédé ; tout le naphte est envoyé à la Ville-Noire, soit par pipelines, soit par bateaux, lorsque, comme à Bibi-Aïbad, les puits sont situés au bord de la mer. Les distances des puits aux usines varient de 8 à 12 kilomètres.
Une installation de pipeline pour une semblable distance comprend une station de pompes et des réservoirs aux deux extrémités de la ligne de tuyaux. Les pompes sont généralement du système Worthington, ou d'un système analogue. Les réservoirs sont en tôle mince, rivée, d'un type bien connu. Leur prix peut être calculé d'après la base suivante
40 à 50 kopeks (1',10 à .1,30) pour 100 kilo-
grammes de naphte à emmagasiner.
Les tuyaux sont en fer (la fonte donnerait une résistance beaucoup trop considérable au passage du naphte, surtout en hiver).
Voici les frais approximatifs d'une installation devant pomper 50.000 ponds (800 tonnes) en 24 heures, de Balakhany à Bakou-Ville-Noire (10 kilomètres environ) avec