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sur des échantillons d'air prélevés en certains points des travaux souterrains, analyses qui exigent des opérations longues et délicates, on n'a utilisé jusqu'à présent pour les dosages continus en tous les points de la mine, que les deux propriétés suivantes du grisou 10 L'échauffement, par la combustion du grisou contenu dans l'air, d'un fil de platine déjà porté à une certaine température au moyen d'un courant électrique suivant la proportion du gaz et la température initiale du platine dans l'air pur, le métal est porté depuis le rouge naissant jusqu'au rouge vif par la combustion lente du gaz à son contact, et l'éclat de la teinte qu'il prend peut permettre d'apprécier la teneur en grisou ; 2° Les auréoles produites au contact des flammes par la combustion du grisou dans les zones chaudes qui avoisinent celles-ci, la hauteur de l'auréole dépendant de la grandeur et de la température de la flamme ainsi que de la teneur en grisou, et sa visibilité, de l'éclat relatif de la flamme et de l'auréole. Je n'ai pas cru devoir étudier les appareils fondés sur le premier principe, dont le type est l'indicateur Liveing, à cause de la difficulté d'obtenir pour le fil de platine une température rigoureusement constante dans l'air pur, condition essentielle pour que l'appareil donne des indications comparables entre elles. Ce genre d'indicateur est d'ailleurs lié à la question de l'éclairage électrique des chantiers grisouteux, question qui est encore loin d'être pratiquement résolue. En ce qui concerne le second principe, la précédente Commission française du grisou, a indiqué la première, en dehors des auréoles données par les lampes à huile, le parti que l'on pouvait tirer de celles bien plus volumineuses que fournissent les flammes d'alcool et d'hydrogène. Mais jugeant que l'emploi de l'alcool était dangereux et celui de l'hydrogène difficile dans la pratique, elle se

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borna à recommander l'emploi des auréoles denné,es par les lampes à huile. Ces auréoles, dans les lampes ordi-

naires, ne permettent guère à un observateur exercé d'apprécier moins de 2,5 p. 100 de grisou, mais avec une lampe Mueseler munie d'un écran convenable, elles décèlent le gaz à partir de 0,5 p. 100.

L'usage de cet indicateur ne s'est pas généralisé, surtout à cause du peu de hauteur et d'éclat des auréoles données par les flammes de lampes à huile dans de faibles teneurs. L'idée de la lampe à alcool fut reprise par un ingénieur

autrichien, M. Pieler, dont l'appareil, actuellement très répandu en Allemagne, en Autriche et dans le nord de la France, n'est autre qu'une lampe Davy ordinaire garnie

d'alcool au lieu d'huile, avec un écran entourant la flamme qui en affleure le bord dans l'air pur, et donne dans le grisou des auréoles appréciables à partir de 0,25 à 0,3 p. 100. Les récentes expériences de la Commission autrichienne

du grisou et celles de la Commission française dont il a été précédemment rendu compte ici-même (*), ont montré

que, sous cette forme, la lampe Pieler est très peu sûre, un courant explosif de 4 à 5 mètres de vitesse devant suffire pour propager l'inflammation au dehors, même avec double tamis.

Les mines d'Anzin qui ont, les premières en France, fait usage de la lampe Pieler, l'ont modifiée immédiatement en enveloppant le tamis d'une cuirasse complète ; mais quoique la lampe soit ainsi rendue moins dangereuse comme l'ont montré les expériences précitées, son tamis n'en rougit pas moins fortement dans les mélanges explosifs et risque de fondre dans un courant animé d'une

{) Annales des mines, 1" livraison de 1892.