Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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certaine vitesse. L'échauffement est tel que l'alcool distille alors abondamment, et, même après suppression du gaz,
les vapeurs d'alcool continuant à se dégager, la combustion de ces vapeurs rougit encore le tamis pendant longtemps et il est impossible d'éteindre la lampe.
J'ai constaté que la lampe Pieler avec un tamis et une cuirasse du type adopté aux mines d'Anzin, placée dans l'appareil décrit dans les Annales des mines (1892, t. I, p. 48 et 49) au milieu d'un mélange au repos d'air
et de formène, rougit de même fortement lorsque la teneur en gaz dépasse 4 à 5 p. 100, et si l'on ramène la
lampe dans l'air pur, elle reste remplie sur toute sa hauteur d'une large flamme brillante due à la combustion des vapeurs d'alcool, qui met souvent plus d'un quart
d'heure à redescendre au niveau de l'écran et le tamis reste au rouge vif pendant plusieurs minutes. Même en obturant complètement la fenêtre d'observation et les orifices d'admission d'air de la cuirasse, non seulement l'extinction ne se produit pas dans les mélanges explosifs, mais l'échauffement du tamis et de toute la lampe n'est pas sensiblement diminué. C'est donc avec raison que dans ses conclusions récentes, la Commission autrichienne du grisou recommande dans les mines très grisouteuses avec courants d'air violents de munir la lampe Pieler-d'une cuirasse, et de faire toujours au préalable une recherche avec la lampe Mueseler ou Wolf, et en outre prescrit de ne se servir de la lampe Pieler que lorsque les lampes Mueseler ou Wolf ne marquent pas le grisou. Avec double tamis et cuirasse complète comme dans
le type dû à M. Dinoire, en usage dans les mines de Lens, les inconvénients signalés ci-dessus subsistent quoiqu'a un degré moindre. Quand la lampe Dinoire passe brusque. ment de l'air pur dans un mélange explosif, elle s'éteint assez souvent ; mais pour peu qu'elle ait été échauffée
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par un mélange à 1 ou 2 p. 100, elle continue à brûler dans le mélange explosif au repos et son tamis intérieur s'échauffe jusqu'au rouge quand les orifices d'entrée d'air sont ouverts. S'ils sont fermés, ainsi que la fenêtre d'observation, la combustion du mélange explosif ne se produit que dans le haut du tamis et la lampe s'échauffe beaucoup moins. La lampe à alcool, à deux tamis et cuirasse de M. Dinoire offre donc un degré de sécurité bien supérieur aux autres types, mais au détriment de la netteté des auréoles, que le double tamis empêche de distinguer nettement pour les teneurs inférieure à 1 p. 100.
De plus, ces différents types présentent tous l'inconvénient que lorsque la lampe s'est échauffée dans un 'mélange à forte teneur, la flamme de l'alcool met un temps très long à reprendre sa hauteur de réglage dans l'air pur, et, pendant plus de trente minutes, les auréoles ne sont plus comparables à celles observées au début de
On peut donc dire que tous les grisoumètres à alcool actuellement en service laissent à désirer, tant au point de vue de l'exactitude des observations qu'à celui de la Sécurité, indépendamment des autres causes pouvant influer sur les appréciations de la teneur, nature de l'alcool, composition de l'air, température, etc. , sur lesquelles j'aurai à revenir plus loin. Mais, comme en définitive, pour de faibles teneurs de grisou non décelées par les lampes ordinaires, c'est encore l'alcool qui donne les auréoles offrant le plus de netteté et d'exactitude, à
cause de la constance pendant plusieurs heures des flammes qu'il donne, c'est dans la catégorie des lampes à alcool que j'ai dirigé mes recherches en vue d'en déter-
miner un type qui, tout en offrant une sensibilité au moins égale à celle de la lampe Pieler ordinaire, ait sur celle-ci l'avantage de ne pas s'échauffer autant et, en