Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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2,O8 NOTE SUR UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU.
tout cas, de ne jamais rougir dans les mélanges explosifs au repos ou en vitesse. Pour parer aux inconvénients de la lampe Pieler, j'ai essayé de transformer en lampes à alcool, divers types de lampes connues par leur haut degré de sécurité. La lampe Marsaut , garnie avec de l'alcool, se comporte à, peu près dans les mélanges explosifs comme lorsqu'elle est alimentée avec de l'huile, et, par suite, offre beaucoup moins de danger que la lampe Pieler. Mais, par suite du .mode de circulation de l'air frais et
des produits de la combustion, les auréoles dues au grisou y sont assez vacillantes et la présence du gaz occasionne un échauffement permanent du verre (ou de l'écran métallique qu'on peut lui substituer), échauffement qui modifie le réglage de la lampe et la rend impropre à des mesures comparables entre elles (1. Pour obtenir un réglage stable faisant de l'indicateur à alcool, non pas seulement un instrument qualitatif, mais un véritable appareil de dosage, j'ai vérifié que la condition nécessaire est que l'air frais ne se mélange jamais aux produits de la combustion, et de plus qu'il circule contre le réservoir à alcool pour en rafraîchir constamment la surface. J'ai été ainsi amené à adopter une disposition dans laquelle l'alimentation se fait par le bas, ,comme, par exemple, dans la lampe Fumat. Partant de là, j'ai, après de nombreux tâtonnements, adopté le type suivant, dont les premiers essais ont été assez satisfaisants pour pouvoir en considérer les traits principaux comme définitifs. Pour une raison analogue, les lampes Wolf, à benzine, qui donnent des auréoles très nettes dans le grisou pour de faibles teneurs, fournissent, ainsi que je l'ai vérifie, des indications très )
variables, suivant que le réglage de la flamme (obtenu en abaisété sant la mèche jusqu'à disparition de la partie éclairante) a des traces de 'fait dans de l'air pur ou dans de l'air contenant grisou.
NOTE SUR UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU. 209
§ II.
Description du nouvel indicateur de grisou.
Il se compose essentiellement, ainsi que le montre la 1, Pl. V, d'un réservoir à alcool A en laiton, d'une couronne circulaire à double toile métallique 13 servant à l'admission de l'air frais, d'un cylindre plein en tôle C entourant le tube porte-mèche, et servant d'écran, d'un tamis D en fil de fer de 196 mailles au centimètre carré et de 140 millimètres de hauteur, dont le collet appliqué sur le cylindre en tôle complète l'écran ; enfin, d'une cuirasse en tôle E munie d'une fenêtre d'observation fermée complètement par une lame de mica sur laquelle est gravée une échelle en centimètres. Ce qui caractérise cette cuirasse, c'est qu'elle est munie à sa base d'un diaphragme annulaire G, qui s'appuie sur le collet du tamis et obture ainsi complètement le bas de la cuirasse, en sorte que l'air extérieur ne peut jamais arriver directement sur le tamis. Entre ce diaphragme et le collet du tamis, est interposée une rondelle en carton d'amiante au, qui a
.fig.
pour but de diminuer l'échauffement de la partie inférieure de la lampe, quand celle-ci est plongée dans des mélanges à forte teneur et que la cuirasse tend à s'échauffer. Le haut de celle-ci est munie d'ouvertures b protégées par un écran fixe d qui empêche les courants d'arriver en vitesse sur le tamis. Un écran mobile I-I, formé d'un cylindre en tôle percé d'une fenêtre, protège au besoin le bas de la fenêtre
d'observation contre les courants d'air vifs et frais et empêche ainsi le dépôt de buée qui tend à se former à l'intérieur du mica par suite du refroidissement extérieur. Il suffit, au moment de faire la visée de l'auréole,. d'amener la fenêtre de l'écran mobile vis-à-vis de lafenêtre d'observatien en mica. En atmosphère calme,, cette buée disparaît d'elle-même quelques minutes après