Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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214 NOTE SUR UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU.
Pour avoir des auréoles toujours comparables entre elles, il est nécessaire d'employer un alcool de même nature, marquant le même degré, à la même température, à l'alcoomètre centésimal de Gay-Lussac. J'ai constaté que l'alcool qui donne les meilleurs résultats dans le nouvel indicateur est l'alcool méthylique ou esprit de bois, marquant 92°, 5 à l'alcoomètre GayLussac à la température de 15° centigrades, soit 93° à la température de 20° centigrades. On obtient d'ailleurs très sensiblement les mêmes hauteurs d'auréole pour les mêmes teneurs avec des mélanges d'esprit de bois de
diverses provenances et de densités variées, les uns purs,. les autres impurs et peu concentrés, pourvu que le mélange marque bien exactement le degré ci-dessus indiqué à l'alcoomètre. Ayant eu occasion de vérifier que les appréciations des hauteurs d'auréole de la lampe Pieler varient beaucoup
d'un observateur à l'autre à cause de l'extrême pâleur des auréoles et de la forme diffuse de leur extrémité, et que, de plus, le peu d'éclat de la flammede l'alcool rend le réglage de sa hauteur dans l'air pur très incertain, j'ai. cherché si l'addition de sels métalliques dans l'alcool n'augmenterait pas la netteté des auréoles en les colorant. J'ai essayé la plupart des sels métalliques capables de colorer les flammes, tels que les sels de sodium, lithium, thallium, baryum, strontium, cuivre, l'acide borique, etc. Tous ces métaux colorent vivement la flamme de l'alcool, et l'éclat des auréoles est également augmenté; mais pour tous les sels essayés (sauf le chlorure cuivrique) la flamme de l'alcool est beaucoup plus brillante que les auréoles et par contraste la visibilité de
celles-ci n'est pas augmentée, ou diminue même pour. un certain nombre, par l'addition du sel métallique. Avec le chlorure cuivrique au contraire, qui est très soluble dans l'alcool, la différence d'éclat entre l'auréole'
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et la flamme propre de l'alcool n'est pas très grande, et il en résulte que la netteté des auréoles est considérablement accrue par l'addition d'une petite quantité de ce sel, qui donne à la flamme une teinte verte, surtout sur les bords, et aux auréoles une belle couleur bleu verdâtre.
Le chlorure cuivrique tendant à passer à l'état de chlorure cuivreux, insoluble dans l'alcool, au contact du cuivre du porte-mèche, il est avantageux d'ajouter à l'alcool une petite quantité d'acide chlorhydrique qui maintien le chlorure cuivreux en dissolution.
La netteté des auréoles est d'autant plus grande que la quantité de chlorure est plus considérable ; mais une trop forte proportion entraîne un dépôt volumineux de sel sur la mèche, qui modifie le réglage. On obtient en définitive un résultat satisfaisant en additionnant 1 litre d'alcool méthylique, du degré centésimal voulu, de 2 centimètres cubes d'une dissolution saturée de chlorure cui-
vrique cristallisé dans l'acide chlorhydrique concentré (soit environ trente gouttes par litre de la dissolution). La présence de ce sel métallique permet de discerner les auréoles à partir de 0,1 à 0,2 p. 100 de grisou.
On constate très nettement à partir de 0,5 p.
100,
ainsi que le montre la Pl. VI, où est figuré l'aspect des auréoles pour des teneurs croissantes de formène, que l'auréole se compose d'une partie conique bleu légèrement verdâtre dont la pointe est entourée et surmontée par une lueur blanchâtre qui forme une sorte de capuchon superposé au cône bleu et dont l'intensité diminue rapidement vers le haut.
Avec des alcools de diverses natures, sans chlorure cuivrique, on peut observer, mais beaucoup moins nette-
ment, ces deux parties de l'auréole
pour les alcools
Pauvres, le cône tend à se confondre avec la lueur : c'est une des principales causes d'erreur dans l'appréciation