Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
On ne se contenta pas de généraliser l'emploi, de la lampe de sûreté dans les fosses où le grisou avait signalé sa présence, on l'étendit également à toutes les fosses à charbon gras et la conférence du .6 juillet 1823 prit la décision suivante « Attendu qu'il y a suffisamment de lampes Davy en magasin pour en distribuer à tous les ouvriers occupés à l'extraction du charbon gras, les Coupes de l'Écluse, de Saint-Joseph, Saint-Charles et Saint-Pierre (ces quatre fosses, avons-nous vu, n'avaient pas dû suspendre leur extraction) cesseront dans le courant de la semaine d'être -éclairées avec la chandelle, et à l'avenir il ne sera plus employé d'autre moyen d'éclairage à toutes les fosses qui produisent du charbon gras. »
le nombre des blessés à 1,5 par an et par 100.000 tonnes. Toute explosion de grisou exige le concours de deux causes : une cause originelle qui détermine l'accumula-
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Résumé de la période 1811-1823. L'introduction définitive de la lampe de sûreté dans les fosses grisouteuses
marque la fin de la première phase de cette
étude.
,Cette première période, caractérisée par la réunion des .conditions d'exploitation les plus primitives, se signale par de fréquents accidents, parmi lesquels douze sont consignés dans ce rapport et ont fait 63 victimes dont 25 tués et 38 blessés. De ces douze accidents, huit se sont produits à la fosse du Retour-Lomprez, ont fait 22 victimes, dont 3 tués, et amené l'abandon de la fosse pendant dix ans ; deux se sont produits à la fosse Saint-Jean, ont brûlé 8 ouvriers et fait abandonner définitivement Cette fosse ; deux enfin se sont produits à la fosse du Chaufour, ont fait 30 victimes, dont 22 morts, et la dernière de ces deux explosions, plus terrible que toutes les autres, a amené l'indroduction de la lampe de sûreté dans les fosses grisouteuses. _Cette période embrasse douze années, pendant les-
quelles l'extraction moyenne a été de 235.000 tonnes, ce qui porte le nombre des tués à! par an et par 100.000 tonnes, et
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tion du gaz, une cause occasionnelle qui en détermine l'inflammation. La cause originelle de toutes ces explosions, sans être chaque fois nettement spécifiée, résidait dans la violence des dégagements de grisou que l'aérage ne parvenait pas à diluer suffisamment. La cause occasionnelle unique fut la flamme de la chandelle qui éclairait le mineur.
Faut-il en conclure que la lampe Davy va supprimer toutes les explosions ? Malheureusement non. D'abord parce qu'elle n'est en réalité qu'un acheminement vers l'éclairage de sûreté sans en être la réalisation complète ; ensuite parce que l'observation fidèle d'un règlement aussi nouveau que celui des lampes de sûreté ne peut pas s'obtenir du premier coup ;, enfin parce que l'éclairage
est loin d'être la seule difficulté des exploitations grisouteuses.
Jusqu'ici, la flamme de la chandelle était une cause permanente d'inflammation du gaz, elle mettait le feu à la moindre accumulation de grisou sans laisser à la Hamme des coups de mine l'occasion de montrer ses dangereux effets, mais maintenant cette dernière cause va gagner une partie de l'importance perdue par la première.
Cette observation ne devait pas tarder à se vérifier et la joie qui avait salué l'apparition de la lampe de sûreté ne fut pas de longue durée.
§ 3.
PÉRIODE 1823-1852.
Fosse du Chaufour, 8 avril 1824.
Le 8 avril .1824,
le grisou s'enflamme sur un coup de ..mine à la fosse du Chaufour- dans une cheminée de la veine Maugrétout