Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

Le premier pas était fait dans la voie de la ventilation mécanique, qui seule pouvait maîtriser les dégagements grisouteux que le développement de l'exploitation accroissait chaque jour ; nous allons voir le ventilateur se subs-

coupe, on signale de nombreuses infractions au règlement sur les lampes de sûreté. Sur ces entrefaites, éclate le coup de grisou de Saint-Joseph ; l'attention de l'Administration se porte sur l'influence des perturbations atmosphériques sur les dégagements de gaz. Des explosions, heureusement sans véritable gravité, éclatent de toute part, on décide que des vérifications d'aérage seront faites tous les trois mois et que l'allumage des mines se fera désormais au moyen de la mèche de sûreté, sur laquelle on compte beaucoup pour éviter les inflamma-

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qui tituer au foyer, malheureusement avec une lenteur et les rupne s'explique guère que par l'imperfection machines de l'époque. tures fréquentes des

Au début de la Résumé de la période 1823-1852. période que nous venons d'étudier (1823), au lendemain prendre de l'explosion du Chaufour, le mineur venait de sûreté et il rentrait plein de possession de la lampe de qu'il avait dû abandonner à la confiance dans les fosses grisuite de l'arrêté du 22 avril 1823. Il y retrouvait le se sou plus fort que jamais ; la lampe avec laquelle il déterminait presque aussitôt une excroyait invulnérable plosion qui tuait un maître-mineur expérimenté ; en même

temps le tirage des mines, dont les dangers avaient

été masqués jusqu'alors par les dangers incessants de l'éclairage à la chandelle, se signalait par des inflammala tions nombreuses sur les étincelles du fétu ou sur par flamme des coups de mine. Vivement préoccupés cette situation périlleuse, les exploitants prenaient une le tisérie de dispositions propres à conjurer le danger : dans les rage des mines était interdit pendant la coupe avant fosses très grisouteuses ; les tailles étaient visitées de chôla descente des ouvriers le lendemain des jours mage en même temps qu'on proposait une surveillance constante des foyers d'aérage et qu'on essayait d'absorber le grisou par le chlorure de chaux. Une surveillance étroite et le souvenir récent de la catastropbe du Chaufour mettaient l'ouvrier en garde contre sa propre imprudence. Mais bientôt la confiance semble trop grande; on ou-

blie parfois qu'il serait prudent de tirer les mines

hors

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tions sur coups de mine.

La fusée anglaise ne répond pas aux espérances

qu'elle avait fait concevoir ; et d'ailleurs quand la fusée

ne met pas le feu au grisou, c'est la poudre noire qui

l'emplit cet office. Les imprudences des ouvriers qui ou-

vrent leurs lampes ou pénètrent à feu libre dans les quartiers grisouteux se reproduisent fréquemment. Nous devons faire remarquer aussi que des progrès

considérables ont été réalisés dans le roulage souterrain (*), dans les systèmes d'extraction : la production par siège a augmenté d'une façon importante et les travaux s'étendent beaucoup plus loin des puits. Les foyers n'ont pas été améliorés, la dépression n'est pas suffisante pour compenser le développement donné aux galeries et la présence du grisou, de l'éternel ennemi du mineur, est constamment signalée. Si les accidents ne sont pas plus fréquents, plus meurtriers, le mérite doit en être attribué à l'habileté déployée par le mineur de l'époque, qui utilise le mieux possible les moyens que l'expérience et la science mettent à sa disposition.

(*) L'introduction dans la mine des chevaux pour le roulage souterrain date de 1847. 11 y eut même, à cette occasion, à la rosse Pauline une grève de herscheurs, et l'on fut obligé de faire remonter les chevaux.