Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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MÉTALLURGIE DU CUIVRE EN RUSSIE.
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MÉTALLURGIE DU CUIVRE EN RUSSIE.
de fortes pertes en cuivre. Lorsqu'on fait la coulée, le cuivre noir obtenu est spongieux, peu riche et difficile à affiner.
M. Auerbach décompose l'opération en deux ; une pre-
mière oxydation donne de la matte blanche à 60 p. 100 de Cu ; une seconde opération, du cuivre noir à 96 p. 100. On a tout avantage, en effet, à séparer les scories pauvres
de la première opération des scories riches de la fin. Cette séparation réalise un progrès considérable ; on perd moins de cuivre, et le surcroît de dépenses résultant de la fusion de la matte au réverbère est très faible.
Dans la cornue du type Manhès les tuyères ont une position horizontale presque à la surface du bain. Bientôt après le début de l'opération, des scories abondantes se forment à la surface ; et c'est dans ces scories, et non pas dans la matte, que soufflent les tuyères. L'oxydation est beaucoup moins énergique. Si on plaçait les tuyères comme dans la cornue Bessemer pour acier, verticalement au fond de la cornue, le cuivre noir produit' se rassemblant au fond, grâce à sa différence de densité avec la matte, le vent serait soufflé à travers le cuivre, ce qui donnerait lieu à des projections et à des pertes. M. Auerbach place les tuyères à 45 degrés, et calcule les charges de telle sorte que, lorsque la matte blanche ou le cuivre noir sont formés, la surface de séparation de la matte ou du cuivre et de la scorie, soit à peu près à l'orifice des tuyères. De cette façon on ne risque pas de souffler à travers des scories ni d'oxyder trop le produit, riche en cuivre, qui se rassemble au fond. Une des causes qui ont fait abandonner le procédé Manhès chez Vivian est l'énorme consommation de ma-
tériaux réfractaires. La matte blanche fondue est
très
corrosive ; elle perce en peu de temps les soles des réverbères, et corrode fortement les parois des cornues. Comme dans le procédé Bessemer, il est impossible de faire des
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additions de sable siliceux pour ne pas refroidir le bain ; la scorification se fait aux dépens du garnissage. On a essayé d'employer des matériaux de qualité exceptionnelle ; au bout de quelques opérations à peine, on était obligé de remplacer le garnissage. Cette dépense excessive de matériaux réfractaires élève considérablement le prix de revient du cuivre. A Bogoslowsk, M. Auerbach a cessé d'employer des matériaux de bonne qualité : il prend
pour les réverbères, aussi bien que pour les cornues, de l'argile très ordinaire, qu'il trouve à côté de l'usine. Cette argile n'est guère plus attaquée que les briques siliceuses et son remplacement ne coûte que fort peu de chose.
J'ajouterai enfinq u'à Bogoslowsk on dispose d'une chute d'eau qui suffit à l'alimentation de toutes les machines soufflantes et dont l'aménagement n'a pas été très coûteux.
Dans ces conditions, le procédé Manhès modifié est devenu vraiment industriel.
Au mois d'août 1891, l'usine Bessemer, dont le coût a été de 200.000 roubles, comprenait huit cornues disposées
en deux groupes de quatre avec deux réverbères par groupe. Dans un groupe de quatre cornues, une travaille, une est en réparation, une se refroidit et une se réchauffe. Le regarnissage doit être fait toutes les neuf ou dix opérations ;
le regarnissage complet tous les trois mois. Le
vent est donné par une machine soufflante, actionnée par
une turbine, à la pression de 25 ou 30 centimètres de mercure. 1- opération.
Les 'nattes ferreuses qui servent de
point de départ aux opérations sont obtenues par la fusion des minerais dans les fours à cuve de l'ancienne usine; elles contiennent en moyenne 20 p. 100 de cuivre. Elles sont élevées par un monte-charge hydraulique au niveau supérieur des fours à réverbère, puis chargées à la-pelle dans ces fours. Chaque charge est de 1T,600 et