Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LA FRANCE ET L'ALGÉRIE SISMIQUES.
LA FRANCE ET L'ALGÉRIE SISMIQUES.
se rapporte à Mexico, ville qui passe pour très sujette aux secousses. Une étude attentive de la question prouve que s'il y tremble souvent, c'est qu'elle est voisine d'une région de haute sismicité, mais placée en dehors du plateau de l'Anahuac, sur lequel elle est située, et qui jouit lui au contraire d'une grande stabilité. Les très nombreuses secousses relatées à Mexico viennent presque toutes du versant méridional de la chaîne et de la vallée d'Oaxaca. Or, ce qui importe dans cette recherche c'est le centre d'ébranlement, et non la plus ou moins grande surface mise en mouvement, circonstance secondaire, et n'ayant de relation qu'avec l'intensité du choc et sa pro-
chose de précis. Telles villes, comme Aréquipa, ont été l'objet de longues observations (1810-1846), alors que leurs environs immédiats n'ont presque donné lieu à ai> cune relation. En Chine, les informations tirées des Au-. nales sont nombreuses, mais elles ne s'appliquent guère qu'aux résidences successives de la cour. Enfin les pays à études systématiques cités antérieurement ne constituent qu'une très faible portion de la surface terrestre,
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pagation plus ou moins facile dans les diverses directions. Bien rarement on connaît le centre des secousses étendues, aussi, et comme elles sont relativement très peu nombreuses, je me suis décidé à ne tenir compte que des chocs qui n'affectent que de faibles surfaces. Il est à supposer que le nombre des faits connus est assez grand, sinon pour faire disparaître, du moins pour atténuer notablement la cause d'erreur signalée plus haut, à savoir l'accaparement des séismes par les grands centres
habités. La détermination des régions sismiques en de-viendra un peu plus délicate, surtout sur leurs bords. Même en Europe les régions à tremblements de terre sont très inégalement connues. Par exemple Barbiani ayant observé soigneusement toutes les secousses ressenties à Zante, depuis 1825 jusqu'en 1863, on sait très
bien combien il y tremble de fois chaque année en moyenne, tandis que les documents sismiques font presque défaut pour la côte grecque voisine. Le versant
espagnol des Pyrénées est aussi mal connu sismique ment que sa contre-partie française l'est bien. Il en est de même pour le littoral algérien relativement au ver. sant continental de la chaîne côtière. Du Maroc, de la Tunisie, et à fortiori du Sahara l'on ne sait pas grand
et font tort à leurs voisins. D'ailleurs j'ai montré (Archives, nov. 1889) que les secousses instrumentales doi-
vent être l'objet d'une certaine suspicion ; d'après les statistiques mêmes il est à craindre que les appareils, trop sensibles et mal placés; n'enregistrent nombre de vibrations terrestres tout à fait indépendantes des véritables séismes.
Les difficultés sont donc nombreuses, et ce ne sera pas trop d'une critique sévère pour les écarter, et faire un classement au moins approché des diverses régions du globe au point de vue sismique par suite de la valeur, très inégale des observations faites dans chacune d'elles. Sans parler des cartes accompagnant les monographies des grands tremblements de terre, ni de celles qui se publient annuellement dans certains pays comme le Japon, l'Italie et les Philippines, la recherche des ré-
gions sismiques n'est pas nouvelle. Mallet a donné (Fourth report upon the facts and theory of earthquake Transactions of the british association for phenomena. the advancement of science, 1858) une mappemonde où des teintes conventionnelles représentent la fréquence et l'intensité relatives des séismes sur toute la surface du globe. Mais outre qu'il n'est pas entré dans le détail, on peut lui reprocher d'avoir surtout opéré par estime. Il
est vrai que c'était là tout ce qu'on pouvait tirer des catalogues existant alors. O'Reilly dans sa carte sismique des îles Britanniques (Transactions of the royal