Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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caniques sont au contraire d'une origine relativement récente. La science de la ventilation est même restée jusqu'à ces dernières années fort obscure. Malgré la formule de Combes, il était très difficile d'évaluer les résistances qu'éprouve l'air à circuler dans les galeries de mine. Il manquait un point de repère, une unité de mesure permettant de comparer entre elles les différentes mines au point de vue de la résistance. Ce n'est que vers 1873 que furent introduits dans le problème de l'aérage différents éléments : longueurs équivalentes (Devillez), tempérament (Guibal), apportant une certaine clarté clans ces questions délicates. En même temps (1873), M. Murgue assimilait, au point de vue de la résistance, chaque mine à un orifice en mince paroi. Cette notion, très importante, de l'orifice équivalent, siffiplifiait énormément le problème, et l'art
de ventiler les mines devait faire, dès ce moment, de rapides progrès.
les belles études d'ingénieurs éminents comme MM. Sec et Rateau ont dernièrement jeté une lumière complète sur la théorie des ventilateurs, c'est à la ComSi
mission du Gard (*) que revient l'honneur d'avoir apporté
la première une clarté remarquable dans une question qui, jusqu'à cette époque, était restée fort obscure. De 1807 à 1810, Buddle, ingénieur anglais, avait fait un grand nombre d'expériences dans le but de substituer d'autres appareils aux foyers d'aérage : il avait installé une machine à piston à l'orifice de l'un des puits de la mine de Haton, près de Newcastle. La surface de ce piston était de 2'2,32, sa course de 2',44 et la machine effectuait vingt excursions par minute. Cet appareil don (*1 Cette Commission était composée de MM. Aguillon, Murgue
et Fumat.
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nait à peine 2'3 par seconde, aussi fut-il abandonné sans qu'on pensât à pousser l'expérience plus loin. En 1828 à la fosse Saint-Louis et en 1830 à la fosse Sainte-Victoire de la concession de Griseuil, dans le district de Mons, furent installées deux machines à pistons. Elles consistaient en deux caisses prismatiques en bois dans lesquelles se mouvaient des pistons à section carrée de 2",40 de côté ; la course de ces pistons était de 1",60 ;ils faisaient vingt excursions à la minute et aspiraient de 2 à 3 mètres cubes d'air à la seconde. En 1836, une machine colossale fut installée aux charbonnages de l'Espérance à Seraing (près. de Liège); deux pistons, de 3',54 de diamètre et de 2',05 de course, oscillaient dans des cuves cylindriques dont le fond était percé de vingt grandes ouvertures recouvertes d'autant de clapets ; ces pistons étaient pourvus d'un nombre égal d'ouvertures. Cette machine faisait quatorze courses com-
plètes à la minute, elle déterminait un appel d'air de
8 mètres cubes à la seconde et une dépression de 75 millimètres d'eau.
Vers la même époque fonctionnait à la fosse SacréMadame, près de Charleroi, et à la fosse Saint-Léonard, au Monceau-Fontaine (district de Charleroi), des machines un peu moins puissantes que la précédente, aspirant des volumes de 4 à 5 mètres cubes à la seconde. Combes avait étudié en détail ces diverses machines et fait de nombreuses expériences sur leur rendement et leur consommation de combustible. « Le rapport du travail utile au travail moteur, disait-il, est de 1 à 3 pour la machine de Seraing, de 1 à 4 pour celle de Sacré-Madame et de 1 à 5 seulement pour celle de Monceau-Fontaine. Un déchet aussi énorme ne doit pas être attribué it une. mauvaise construction des machines, elles sont au contraire bien établies ; il est inhérent au système des machines à pistons, qui est radicalement vicieux pour le