Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
feu au grisou et détermina une explosion qui atteignit gravement les cinq ouvriers. Conférence du 9 septembre 1863. Justement émus par cette série ininterrompue d'accidents, les exploitants prirent des mesures sévères et adoptèrent une série de
dispositions qui se trouvent ainsi consignées dans le rapport de la conférence du 9 septembre 1863 Bien que les trois explosions qui se sont succédé depuis quelques mois doivent être attribuées : la première à la nature même du travail, les deux autres à l'imprudence des ouvriers, l'administration supérieure renouvelle ses recommandations aux directeurs du fond et du jour, pour que toutes les précautions que la prudence et l'expérience peuvent suggérer à l'endroit de l'aérage et
de l'éclairage soient prises plus minutieusement que jamais. Aux directeurs du fond, elle rappelle les règlements sur les communications intérieures, sur les lampistes du fond, sur une distribution efficace de l'air et une sévérité
incessante à l'égard des ouvriers qui ouvrent leurs lampes. Aux directeurs du jour, elle rappelle que l'on a souvent à se plaindre de l'atelier de lavage des tissus, lequel envoie trop souvent aux fosses des tamis mal nettoyés.
Aux deux services elle recommande une surveillance assidue des ventilateurs et du personnel qui y est attaché. Indépendamment de ces observations générales, l'administration, considérant que les explosions sont dues
presque toujours à l'ouverture des lampes, est disposée à recourir à une mesure absolue qui empêche toute imprudence de la part de l'ouvrier ; ce moyen, c'est la fermeture rigoureuse et complète des lampes qui lui sont confiées
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10 En conséquence, l'administration cherchera tous
les moyens possibles pour arriver à ne remettre entre les mains des ouvriers que des lampes qui, une fois fermées, ne puissent pas être ouvertes par eux. « 2° Lorsqu'une lampe sera éteinte dans les travaux, elle devra être remplacée par d'autres lampes tenues en réserve à l'accrochage. Ces lampes de rechange seront munies d'une série particulière de numéros, de façon que
l'on puisse toujours savoir par qui les lampes ont été employées et échangées. « 30 Au jour, les lampes continueront à être allumées
par les ouvriers eux-mêmes, parce qu'il est impossible d'agir autrement sans leur faire perdre un temps considérable; mais ces ouvriers ne pourront descendre sans que la fermeture des lampes ait été vérifiée et constatée par des chefs ou des hommes placés ad hoc. » Ces sages dispositions ne pouvaient malheureusement pas remédier à l'imperfection des lampes Davy, à l'inefficacité absolue des systèmes de fermeture des lampes alors en usage et aux dangers du tirage des mines qui, si on fait abstraction de l'introduction de la fusée dite de sûreté, n'avait pas fait un pas depuis le voeu formulé par les exploitants en 1824, au lendemain de l'introduction de la lampe Davy.
Une fois de plus les exploitants ne pouvaient guère compter que sur l'aérage pour éviter les accidents de grisou ; mais nous savons combien l'insuffisance ou l'im-
perfection de leurs appareils de ventilation paralysait leurs efforts.
Cette situation dangereuse se traduisit par une catastrophe plus terrible que toutes les précédentes , et qui devait rester sans exemple dans les annales de notre bassin houiller.
Fosse Turenne, 9 février 1865 (Trente-neuf tués, sept
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