Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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M.% I,» Snrson .AUX.MINES D:ANZIN. 1810-1892.
reJle);Tinli effet, si la lampe de sûreté est un préservatif pluistJott moins efficace contre le grisou, par contre elle peut :être une cause de dangers quand le grisou n'existe pas ; cette lampe éclaire mal, surtout vers la fin de la journée ; le tissu ou le manchon en verre sont salis par l'huile, la suie, le charbon, et, s'il existe un boisage délicat à effectuer, des fentes à, reconnaître, des fissures à
craindre, l'ouvrier est en défiance'; alors, s'il est convaincu que son chantier ne contient pas . de grisou, ouvre sa lampe pour mieux voir et mieux faire son travail. L'ouverture de la lampe est bien défendue ; cependant on conçoit que si on avait toujours des ouvriers prudents, sérieux et intelligents,, l'ouverture de la lampe serait parfois permise, dans l'intérêt même de la sûreté de l'ouvrier. « Les règlements toutefois défendent cette ouverture d'une manière absolue, du moins dans les travaux. « 'Pour mettre l'ouvrier à l'abri de ses propres imprudences, on a imaginé des lampes à fermeture absolue M. Dinant a trouvé la fermeture à soudure. Désireuse de voir si cette lampe réalise les promesses qu'elle a faites,
la Compagnie a permis de l'employer dans plusieurs fosses. Nous avons trouvé que cette lampe, dans les mains d'ouvriers sérieux et prudents, donne des résultats
excellents, comme au reste les donne la lampe Davy ordinaire. Mais l'ouvrier indocile retombe avec elle et malgré elle dans les dangers qu'on veut éviter : .« 1' Il la -dessoude pour l'ouvrir et met sur le compte d'un accident fortuit la dessoudure qu'il a faite 2' Il ne ferme pas sa lampe, et dans ,ce cas la soudure est sans effet. Le point important dans les fosses à grison est d'établir de puissants ventilateurs pour .diluer le gaz dans de
grandes masses d'air et l'aspirer dans l'atmosphère à l'aide de grandes et nombreuses galeries. C'est à ce ré-
LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
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les fosses présentent moins de dangers, et les ouvriers n'ont pas aussi souvent à souffrir de leurs imprudences ou des accidents survenus à leurs lampes. Là néanmoins ,où la lampe Dinant est appliquée, il n'y a qu'une seule précaution pratique à ajouter à celles qu'on a prises jusqu'à ce jour ; c'est, non pas de remettre les lampes allumées et fermées aux ouvriers, mais de faire visiter par un surveillant spécial toutes les lampes allumées au moment où l'ouvrier va descendre dans la fosse ; ce surveillant constatera si les lampes sont fermées et contrôlera rapidement leur état. Pour ce qui concerne la lampe Davy, pour les motifs que nous avons indiqués plus haut, cette précaution nous
paraît inutile ».
Avis du Conseil général des mines. - Cependant l'Administration des mines était loin de partager la manière
de voir de la Compagnie l'ingénieur des mines avait terminé son rapport sur l'explosion de Tinchon, en demandant que la fermeture de toutes les lampes de sûreté fût vérifiée avant la descente. Le ministre des travaux publics avait été plus loin encore dans ses conclusions, Comme permettra d'en juger la dépêche suivante adressée au préfet du Nord, le 11 septembre 1874: Il paraît à peu près certain, disait le ministre, que les deux ouvriers brûlés par ,l'explosion de grisou de
Tinchon ont été victimes de leur propre imprudence. Cette
inflammation aurait été produite en effet par une lampe qui n'avait pas été fermée et que l'un des blessés avait d'ailleurs placée en un point dangereux. Mais si la responsabilité des exploitants n'est pas matériellement engagée par cet accident, on peut leur reprocher une mauvaise organisation en ce qui concerne