Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
le service des lampes de sûreté, qu'on laisse aux ouvriers eux-mêmes le soin d'allumer. Il résulte de là qu'il dépend de ceux-ci que les lampes soient ou non fermées, ce qui rend inutiles les systèmes de fermeture employés pour empêcher d'ouvrir ces appareils dans les travaux. « Il m'a paru, comme au Conseil général des mines, qu'il importait de faire cesser cet état de choses. Je vous prierai donc, monsieur le préfet, de vouloir bien inviter la Compagnie d'Anzin à confier au lampiste ou à un sur-
veillant spécial le soin de fermer les lampes de sûreté avant qu'elles soient remises aux ouvriers. » En réponse à cette dépèche ministérielle, la Compagnie décida que toutes les lampes seraient visitées par un surveillant spécial ayant pour mission de s'assurer avant la descente de chaque ouvrier de leur bon état et de leur fermeture.
Plus tard les lampes ne furent remises aux ouvriers qu'allumées et fermées à clef. Fosse Davy,23 juillet 1874 (Quatre tués, deux blessés).
Le 23 juillet 1874, une explosion de grisou se produisit à Davy. Un ouvrier et un herscheur avaient préparé un coup de mine au coupement d'une taille de la veine
Maugrétout, au niveau de 278 mètres. Ils y avaient mis le feu, sans en demander l'autorisation au surveillant, et s'étaient retirés, le mineur dans la voie à30 mètres de la taille, et le herscheur à 70 mètres à la tête d'un plan incliné où se trouvaient déjà quatre ouvriers.
Le coup de mine en éclatant enflamma une petite accumulation de gaz qui se trouvait au front de taille et dans la voie, et la flamme se propagea tout le long de cette galerie jusqu'à la tête du plan incliné où se trouvaient accumulées des quantités considérables de grisou. Une violente explosion se produisit et la voie s'éboula sur 7 mètres de longueur.
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Le mineur qui s'y était garé fut très grièvement brûlé, le herscheur fut renversé et tué sur le coup ; des quatre ouvriers qui se trouvaient près de lui, l'un fut enseveli sous l'éboulement, il était mort quand on parvint à le dégager au bout de quelques heures; les trois autres furent gravement atteints et deux d'entre eux succombèrent le surlendemain de l'accident. La fosse Davy était aérée par les foyers de la fosse d'Hérin ; le courant d'air y était convenablement aménagé, mais insuffisant. La tête du plan incliné avait été percée à travers des terrains accidentés ; le toit était en cet endroit sillonné de fissures qui dégageaient du grisou
en abondance, et le jour de l'explosion une dépression barométrique très sensible avait donné une importance encore plus considérable au dégagement du gaz accumulé dans ces fissures. C'est au milieu de pareilles circonstances que l'ouvrier crut bon d'enfreindre le règlement et de mettre le feu à
sa mine, sans prévenir le surveillant, qui certainement se serait rendu compte du danger, et sans mème vérifier lui-même l'état de l'atmosphère dans la voie. Son imprn dence détermina l'explosion.
Cet accident, dû à l'oubli des prescriptions de 1865, fut suivi peu de temps après d'une nouvelle catastrophe également causée par une infraction au règlement sur le tirage des mines.
Fosse Réussite, 12 décembre 1874 (Trois tués, un
Le 12 décembre, à la fosse Réussite, deux mineurs de la neuvième taille dé Petite-Veine du Midi couchant, au niveau de 466 mètres, ayant achevé de forer un trou de mine, prévinrent le surveillant, conformément au règlement ; celui-ci devait se rendre à d'autres chantiers, et il leur dit d'attendre son retour pour mettre le feu à la mine. Quand il revint quatre blessé).