Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LÉ GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
heures après, une fumée épaisse et dés gaz irrespirables lui barrèrent le passage, il courut demander du secours
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et ne parvint qu'à grand'peine à la neuvième taille. trouva d'abord deux ouvriers à l'entrée de la neuvième voie, l'un était mort, l'autre était à demi-asphyxié, mais put être rappelé à la vie ; pénétrant ensuite dans la neuvième taille, il y trouva les deux Mineurs qui avaient préparé le coup de mine, tous deux étaient étendus morts
dans la taille, ils avaient été brûlés et asphyxiés. Les malheureux n'avaient pas attendu le retour du surveillant, ils avaient mis le feu à leur mine et avaient ainsi déterminé une explosion de grisou. , L'aérage de la fosse Réussite avait été tout récemment étudié avec beaucoup de soin à la suite de l'accident de Davy et dans le but d'examiner l'opportunité de l'instal-
lation d'un ventillateur à Ernest ; mais la situation actuelle avait été jugée satisfaisante et Réussite était aérée par le foyer d'Ernest et par. le ventilateur de Grosse-Fosse devenu libre à la suite de l'arrêt de la fosse Tinchon. Les tailles du couchant de Petite-Veine du Midi recevaient 3 mètres cubes d'air par seconde ; le courant y ='?
était vif et constamment ascensionnel. Il semble que dans ces conditions une accumulation de gaz devait être difficile; de fait l'explosion n'a pas été facile à expliquer,
si nous en jugeons par les causes diverses invoquées tour à tour. Depuis la veille de l'accident, une forte dépression barométrique régnait au jour et des instructions toutes spéciales avaient été 'données aux surveillants chargés du tirage des mines. On a présumé que cette dépression avait pu avoir une influence sur le dégagement du grisou;
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1810-189,2,
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Il est un fait qui, semble pouvoir être invoqué-d"une manière bien plus -,plausible comme ayant occasionne l'accumulation du gaz ; quand on rentra dans les travaux après l'explosion, .on trouva la sixième taille obstruée par un éboulement qui arrêtait le courant d'air ; -or voies et les tailles placées entre ce point et le lieu; de l'accident ne présentaient aucun désordre, ce qui- permettait de penser que l'éboulement de la sixième taille, loin d'être une des suites de l'explosion, en aurait été la cause. Cet éboulement se serait produit après le passage du surveillant (la sixième taille était arrêtée), le courant d'air ainsi arrêté aurait cessé de passer dans les fronts, le grisou aurait pu alors s'accumuler et le coup de mine tiré en ce moment serait venu l'enflammer. Dès lors il devenait évident que la réglementation du
tirage des mines était insuffisante; du moment qu'un ouvrier, après avoir prévenu le surveillant qu'il avait une mine à faire sauter, ne craignait pas ensuite d'y mettre le feu malgré sa défense, il était permis deconclure à l'inefficacité :complète de ce règlement.
Institution des boute-feu. - Aussi le Directeur Général fit-il paraître l'ordre de service suivant qui constituait l'institution des boute-feu « Il est interdit aux ouvriers mineurs de mettre euxmême le feu aux mines qu'ils auront préparées. « Ils continueront à recevoir les cartouches ; mais les fusées et l'amadou seront remis exclusivement entre les mains des porions, maîtres-mineurs, lampistes ou surveillants-lampistes qui auront pour mission, lors de leurs
passages fréquents chacun dans leur district, de faire
bourrer les trous de mines en leur présence et d'y
mais nous savons qu'à cette époque on était porté à
mettre eux-mêmes le feu.
exagérer l'effet des perturbations atmosphériques sur les dégagements grisouteux.,
serait immédiatement renvoyé. »
« Tout ouvrier qui ferait partir lui-même une mine