Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
C'était là une mesure excellente, qui allait immédiatement produire des effets salutaires, mais qui ne devait avoir toute son efficacité que le jour où la découverte des explosifs de sûreté aurait supprimé une partie des dangers encore bien grands du tirage des mines.
dangers du tirage à la poudre et trouvant dans son per-
L'institution des boute - feu termine cette période,
a Grosse-Fosse et à Thiers. Malheureusement ces appareils peu perfectionnés, de faibles dimensions, mus par de mauvaises machines, ne
commencée à l'avènement de la ventilation mécanique, et signalée par les accidents les plus nombreux et les plus
meurtriers que nous ayons à déplorer.
Résumé de la période de 1852 à 1874. Au début de cette période, le premier ventilateur venait d'être installé à la fosse Bayard ; on pouvait espérer que la vulgarisation de cette belle invention suppléerait rapidement à l'insuffisance des foyers et amènerait, à brève échéance, une amélioration sensible dans les conditions de sécurité du travail des mines. Mais l'imperfection des premiers appareils installés. les vices d'aérage qui paralysaient leur action, amenèrent dès le début une certaine opposition à la substitution de la ventilation mécanique à la ventilation par foyers. Comme les dangers du tirage à la poudre étaient toujours les mêmes et les infractions au règlement sur les lampes de sûreté toujours aussi nombreuses, comme d'autre part le développement considérable des travaux et l'augmentation rapide du personnel donnaient chaque jour plus de violence aux dégagements grisouteux. l'apparition de la ventilation mécanique, loin d'être l'avénement d'une ère d'apaisement, fut saluée par une série d'explosions plus fréquentes, plus violentes et plus meurtrières. A la Régie et au Moulin, dès le début de la période, à Réussite, Rieuse-Borne, Ernestine, Villars et au Moulin de 1859 à 1861, le tirage à la poudre, la lampe Davy, les imprudences du personnel, tuèrent coup sur coup dix ouvriers. La Compagnie, impuissante à remédier aux
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sonnel une grande répugnance à employer la lampe Mueseler, reporta tous ses efforts vers l'aérage. Elle fit faire des expériences à l'anémomètre et à la poudre, et installa de nouveaux ventilateurs au Verger, à Jean-Bart,
donnèrent pas les résultats qu'on en attendait. A cette époque l'extraction atteignait 1 million de tonnes, et les dégagements de grisou, plus violents que jamais, amenaient successivement les explosions de Turenne, de Davy, de Bleuse-Borne, suivies de la terrible explosion de 1865.
La situation du mineur vis-à-vis du grisou était peutêtre plus critique qu'elle ne l'avait jamais été. L'Administration des mines, désirant avant tout parer aux dangers du tirage à la poudre qui venaient de se traduire par de si terribles malheurs, obtenait de la Compagnie d'Anzin la rédaction d'un règlement sur l'emploi de la poudre, règlement excellent en principe, absolument insuffisant en pratique, parce qu'il laissait entre les mains des ouvriers la poudre et la fusée, et dont l'impuissance s'affirma immédiatement par une série ininterrompue d'infractions, suivies d'inflammations de grisou qui n'eurent d'ailleurs pas tout d'abord de conséquences graves. En même temps, se révélait une autre source de dangers: la lampe Davy, soumise à des courants d'air animés de vitesses trop considérables dans les travaux grisouteux d'Hérin, causait coup sur coup deux explosions, qui amenaient la Compagnie à faire l'essai de la lampe Mueseler ; mais les résultats de cet essai furent négatifs et la lampe à simple
treillis resta seule employée dans les fosses
grisouteuses. On se contenta de modifier son système de fermeture, et bon nombre de fosses furent munies de lampes Davy pourvues de la fermeture Dinant.