Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MÈNES D'ANZIN. 1810-1892.
LÉ GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
Cependant la ventilation mécanique n'avait pas fait de
grands progrès depuis 1862 ; les accidents qui avaient salué à cette époque l'apparition des nouveaux ventilateurs, leur avaient été en partie imputés, et ce préjugé avait empêché toute amélioration sérieuse, alors que l'ex-
traction, grâce à l'ère de prospérité que traversait l'industrie houillère à la suite de la guerre de 1870, venait d'atteindre deux millions de tonnes. Cette situation ne manqua pas de produire ses effets, et l'année 1874 fut marquée par trois accidents graves. Le premier de ces accidents attira sur la réglementation des lampes de sûreté l'attention de l'Administration
1,e tirage des mines dans 6 cas de beaucoup les plus Meurtriers
L'imperfection des lampes de sûreté dans 9 cas, à savoir lampes ouvertes ou mal montées, 6 cas. lampes soumises à des courants d'air trop rapides, 3 cas
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Tuég.
Blessés.
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L'imprudence d'ouvriers pénétrant dans une atmosphère grisouteuse, dans 2 cas (asphyxie)
des mines, qui insista d'une manière toute particulière
Cet exposé montre quelle influence terrible le tirage des mines exerçait dans les explosions de grisou, et
pour obtenir de la Compagnie d'Anzin une meilleure organisation de la surveillance de ces lampes ; après une
quels services salutaires l'institution des boute-feu pouvait rendre à une époque où la poudre noire était le seul
longue discussion, il fut décidé que les lampes seraient
explosif connu dans les mines.
soumises à l'examen d'un surveillant avant la descente.
Quelques mois après, deux accidents causés par des infractions au règlement de 1865 surie tirage des mines aboutissaient à l'institution des boute-feu. De 1852 à 1874, l'extraction s'était élevée progressivement de 720.000 tonnes à 2 millions de tonnes ; le personnel employé était passé de 5.800 à 12.000 ouvriers.
Pendant ces vingt-deux années, dix-sept accidents graves étaient survenus et avaient fait cent seize victimes, dont soixante et onze tués et quarante-cinq blessés grièvement. Onze de ces accidents s'étaient produits dans. les fosses aérées par foyers : ils avaient fait cinquante-quatre victimes, dont 29 tués ;Six dans les fosses ventilées mécaniquement , lesquels avaient fait soixante-deux victimes dont quarante-deux tués. La cause occasionnelle qui avait déterminé ces divers
accidents avait été
§ 5.
PÉRIODE 1874-1883.
L'institution des boute-feu, due à l'initiative de la Compagnie, est une .des mesures les plus sages qui aient été prises et elle devait avoir d'heureuses conséquences. Il était même permis d'espérer qu'on verrait ainsi dispa
raitre en grande partie les chances d'inflammation ou d'explosion de grisou sur les coups de mine. Mais on ne connaissait pas encore l'influence désastreuse exercée sur les poussières par la poudre noire, principalement dans les coups débourrants , et la stupéfaction des . mineurs fut profonde quand ils virent des inflammations et même des explosions se produire dans certains quartiers où le chef le plus expérimenté n'avait pas trouvé la moindre trace de grisou. Quoi qu'il en soit, c'était là un_ progrès réel, mais la question de l'éclairage de sûreté restait encore en sus-