Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)
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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
pens et elle fut de nouveau soulevée à la suite d'un accident survenu en 1875 à la fosse Dutemple. Fosse Datemple, 1875. (Deux brûlés.) Deux ouvriers d'about, faisant une maçonnerie dans le puits, au-dessus
d'un plancher jointif, avaient enlevé les tissus de leurs lampes Davy et travaillaient à feu nu. Lorsqu'ils voulurent relever le plancher, le grisou qui s'était accumulé en dessous s'enflammamt les ouvriers furent brûlés, sans trop de gravité d'ailleurs. Le ministre des travaux publics invita la Compagnie à « présenter un projet de dispositions à adopter dans le but d'organiser efficacement la surveillance des lampes »
et lui fit observer « qu'il avait paru regrettable au Conseil général des mines qu'elle s'en tint à l'emploi des lampes à simple treillis au lieu d'admettre les lampes Mueseler qui, grâce à une plus grande puissance d'éclairage, pouvaient être employées dans des travaux où la lampe Davy ordinaire était Insuffisante et qui offraient,
en outre, de meilleures conditions de sûreté. » La Compagnie répondit au premier desideratum par la publication du règlement suivant Règlement concernant l'emploi des lampes de sûreté (1877). ec Art. n est rappelé qu'aucune lampe de sûreté ne doit être remise pour la descente dans les fosses qu'après avoir été allumée et fermée. « Lorsqu'il s'agit de la descente des ouvriers dans une mine en exploitation, les lampes passent entre les mains d'un surveillant spécial préposé à l'entrée du puits, qui s'assure de la fermeture et les remet ensuite aux ouvriers. En dehors des heures de
descente, le lampiste est chargé de remettre des lampes allumées et fermées par lui aux ouvriers qui doivent descendre; en outre,
la vérification de la fermeture doit être faite avant la descente par le porion de clichage. .« Les prescriptions contenues dans les paragraphes ci-dessus
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663 ne s'appliquent pas aux chefs et aux ouvriers d'about chargés de la visite et de I:entretien des puits et des systèmes guidés, qui emploieront des lampes à feu nu. Cependant ils feront usage des lampes de sûreté dans les puits de sortie d'air, quand ces
puits seront affectés à l'aérage des travaux où les lampes de
sûreté seront en usage. c, Art. 2. Lorsque dans une mine où l'on emploie des lampes à feu nu, le grisou apparaîtra sur certains points et que l'usage des lampes y deviendra nécessaire, on préviendra immédiatemeot les ouvriers par des affiches apposées clans les bâtiments de la fosse, qu'il leur est interdit d'entrer clans cette partie des travaux, à moins d'être munis de lampes de sûreté. De plus, un poteau indicateur, muni d'une plaque portant de manière très visible (, mine à grisou posé à l'entrée des galeries interdites et éclairé par une lampe dans les moments de travail, avertira le personnel que là s'arrête l'autorisation de voyager avec des lampes à feu nu et que, pour passer au delà, il faut avoir des lampes .de sûreté. Art. 3. Toute infraction à ces prescriptions sera punie,
pour la première fois, d'une amende de 5 francs; en cas de récidive, l'amende sera doublée; à la troisième infraction, le renvoi des travaux de la Compagnie sera prononcé. « Lesdites peines seront infligées sans préjudice de celles qui pourront être encourues par application des articles 22 et 30 du décret du 3 janvier 1813 et du titre X de la loi du 21 avril 1810
Ce règlement reçut l'approbation du Conseil général des mines.
Pendant qu'on préparait ce règlement, un nouvel essai de la lampe Mueseler eut lieu à la fosse du Chaufour, mais souleva immédiatement des réclamations si vives qu'on fut obligé d'y renoncer. On continua à se servir des lampes à simple treillis et à fermeture Dinant. Mais, en même temps, on plaçait la question de sécurité des mines grisouteuses sur son véritable terrain en disant que « le véritable moyen d'éviter les explosions de gri-
sou consiste à établir .des ventilateurs puissants et à avoir des galeries d'exploitation suffisamment larges et bien entretenues. »