Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE
III. APPLICATION A LA CUVETTE HOUILLÈRE DU NORD.
Après avoir ainsi expliqué la méthode et discuté le degré de précision qu'on peut en attendre, il me reste à en faire l'application aux bassins houillers du Noud, tant à la grande cuvette d'Anzin et de Lens qu'aux affleurements
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plus restreints du Boulonnais et au nouveau bassin de Douvres. La première idée qui vient à l'esprit est que ces trois bassins doivent faire partie d'pne même bande synclinale; on verra que, selon toute probabilité, il n'en est pas ainsi, que l'axe du grand bassin du Pas-de-Calais vient aboutir au sud des affleurements du Boulonnais tandis que l'axe de Douvres se continue du côté de Calais. J'ai déjà, plus haut, établi la position et la direction des
axes de plissement dans le Boulonnais; ce sont ces plis dont il faudrait d'abord compléter le réseau en l'éten-
dant plus loin au nord et au sud, puis qu'il faudrait ensuite raccorder d'une part avec ceux de la Flandre et de l'Artois, d'autre part avec ceux de l'Angleterre. Du côté de l'Angleterre, la mer semble mettre obstacle à toute recherche de ce genre; j'ai essayé pourtant de imintrer que l'étude des courbes de niveau du fond peut donner des indications utiles et même assez précises (*) Le fond de la mer peut en effet être considéré comme une surface de dénudation primitivement à 'peu près horizontale, et dont les inégalités résultent principalement de mouvements du sol. Je ne m'étendrai pas ici à ce sujet : la distance des deux rives du détroit est d'ailleurs assez faible pour que le raccordement prête lieu à !
peu d'ambiguïté".
ne l'autre côté, du côté de l'est, la difficulté réside !(*) Bull. Soc. géol., t. XX, p. 155.
ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.
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dans l'uniformité de la craie, dans la raretédes fossiles qui permettent seuls de distinguer les étages et dans l'absence presque complète d'horizons précis. Les nouvelles études de M. Gosselet et de ses élèves, entreprises pour la révision des premières cartes géologiques, ont déjà fourni et fourniront encore des données précieuses ; j'ai pu ainsi, au dernier moment, utiliser un travail intéressant de M. Parent sur la craie du Boulonnais.("). J'en parlerai plus loin. Mais, en attendant que ces premiers documents se complètent , on peut dès maintenant comme je l'ai montré plus liant, se servir des courbes de
niveau de la surface des terrains primaires. J'ai eu recours, pour cette étude, aux courbes tracées par M. Potier, sans essayer dans la région occidentale de lés compléter par des courbes plus rapprochées. Dans la partie qui nous intéresse maintenant, entre Fléchinelle et Licques, les sondages cessent d'ailleurs bientôt d'être assez
rapprochés pour permettre de chercher utilement une précision plus grande.
L'axe du nord du Boulonnais ne se relie pas à l'axe de l'Artois.- J'ai reproduit sur la carte au 1/320000 (Pl. II) ces courbes de niveau. Ce qui attire d'abord l'attention dans la région située à l'ouest et au nord-ouest du bas-
sin houiller , ce sont les îlots saillants qui dépassent la cote 50: au sud, le bombement allongé de Fauquembergue et de Vimy, avec la pointe annexe qui se dirige à l'ouest de Fruges vers Hucqueliers ; plus au nord, le petit pointement de Rébergues (où affleure le dévonien), et enfin le massif de Ferques, au nord du Boulonnais. En faisant un instant abstraction de la saillie d'Hucqueliers, on peut naturellement avoir l'idée que la ligne Ferques(*) Élude sur la craie à .11ricrasfer du Boulonnais, par M. Parent, Bull. (Soc. géol. du Nord, t. XX, p. 30i).
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