Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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ÉTUDE SUR LE NOUVEAU FOUR SIEMENS.
dont l'ordre de grandeur serait de 5 à 10 p. 100 et plus. Dans ces conditions, la chaleur inutilement perdue atteindrait de 35 à 40 p. 100. 5° Critique de l'ancien four comparé au nouveau.
Le nouveau four permet-il de remédier à ces pertes C'est ce qu'il nous reste à établir. En ce qui concerne le refroidissement, le progrès est manifeste : j'ai assez insisté sur les avantages de construction pour qu'il soit inutile d'y revenir ; on peut donc compter sur l'économie de 1,8 p. 100 à laquelle on peut ajouter un chiffre bien plus élevé résultant de la suppression de la chambre à gaz, mais sur lequel je n'ai pas de donnée précise.
En ce qui concerne la vapeur d'eau, il n'y a pas entre les deux fours d'avantage bien marqué ; la seule différence
consiste en ce que, dans un cas, la chaleur de vaporisation est fournie par le four même ; dans l'autre cas, elle est fournie par une source extérieure, d'où il résulte une économie de combustible plus apparente que réelle. Quant aux escarbilles, il n'en existe plus, la combustion est complète ; les cendres sont d'une apparence de schiste : d'où économie de 10,4 , si l'on ne tient pas compte de la vente des escarbilles. Donc, on peut compter d'ores et déjà sur une économie d'au moins 12 p. 100 et sur un chiffre bien plus élevé
par suite de la suppression d'un groupe de chambres. Quant à la perte par les fumées, c'est-à-dire au défaut de récupération, qui est le plus gros facteur, la conclusion
ne saurait être aussi catégorique, sous peine d'être démentie par les résultats d'expériences. De fait, la température à la base de la cheminée du four à réchauffer que j'ai étudié est peu inférieure à celle du four de verrerie, mais en cette matière les données expérimentales
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n'ont pas une valeur indiscutable : la température à la base d'une cheminée dépend de bien des causes étrangères à la valeur propre du four ; la façon dont le four est conduit a une importance capitale ; la longueur des conduits allant à la cheminée a aussi son influence, et il arrive souvent que des chambres trop grandes, et des carneaux très longs donnent l'illusion d'une récupération parfaite , alors qu'il n'y a qu'un refroidissement tout à fait inutile. Nous laisserons donc les données expérimentales et demanderons, à une étude raisonnée des lois de la récupération, la conclusion de cette critique.
III.- DE LA RÉGÉNÉRATION DANS LES FOURS A GAZ.
La régénération de la chaleur, c'est-à-dire l'art d'utiliser toutes les chaleurs perdues dans les fours , est assujettie à quelques lois très simples et évidentes, mais qu'il est nécessaire d'avoir toujours devant les yeux pour l'étude de cette question 1' Dans un four à gaz, la seule source de chaleur est le combustible brûl-é sur la grille. Les gaz brûlés, tels que l'eau et l'acide carbonique, ne sont pas des combustibles et ne peuvent fournir aucune calorie ; décomposés en un point avec absorption de chaleur, ils se recombinent en un autre point en dégageant une chaleur égale, mais sans que la chaleur totale dégagée par le combustible soit en rien modifiée. Ce sont des agents de transport de chaleur ; ils transforment la chaleur sensible en chaleur latente ou réciproquement, et sont d'utiles auxiliaires de la répartition des températures dans un four, permettant par là d'améliorer la régénération, mais sans qu'on puisse en rien attendre de plus. 2° Le seul gaz servant à la combustion de cette houille