Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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« Les terrains calcaires, où se trouvent les os fossiles, ne contiennent également point d'acide fluorique. « D'où viendrait donc cet acide fluorique des os fossiles, ajoute le célèbre chimiste de Berlin ? » Ce curieux passage, que je viens de rencontrer après. avoir achevé mes recherches personnelles, en feuilletant
ce qui a été publié précédemment sur le même sujet, pourrait servir d'épigraphe au travail qui va suivre ; car. il soulève précisément les principales questions que je me suis efforcé d'éclaircir Quelle est la composition de la matière minérale des. os modernes et celle des os fossiles, principalement au point de vue du fluor ?
Les os fossiles des différents âges présentent -ils le même degré de fluoration ?
Quelle peut être l'origine du fluor contenu dans les. os fossiles ? OS MODERNES.
Berzélius établit avec certitude que les os d'animaux vivants renfermaient du fluor en les traitant, aprèscalcination, par de l'acide sulfurique étendu de son poids d'eau dans une cornue et distillant dans un récipient de verre ; iii
après avoir décanté la liqueur et desséché le récipient par la chaleur, on constate que les parois en ont été dépolies par l'acide fluorhydrique. Le grand chimiste' ajoute (*) : « La quantité de fluorure calcique n'est pas considérable dans les os. La manière dont je m'y suis pris pour le déterminer, dans des travaux déjà anciens sur la composition des os, donne un 'résultat inexact. Je croyais avoir trouvé que les os contenaient 2 pour 100 de fluorure calcique, mais c'est certainement trop. (*) Traité de chimie, par J.-J. Berzelius, traduit par Esslinger,. t. VII, p. 473. 1833.
ET OS FOSSILES.
os MODERNES
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Vers la même époque, en 1833, Gay-Lussac, dans S011 cours à, la Faculté des sciences, disait que le fluorure de' calcium entrait pour 1/100 dans la composition des os et de l'émail des dents. En 1843, Girardin et Preisser, dans un « Mémoire sur les os anciens et fossiles » (*), déclarent qu' « ils n'ont pu reconnaître la moindre trace de fluorure de calcium dans
les os humains anciennement enfouis. » Ils ajoutent « L'existence de ce sel dans les os récents d'hommes et d'animaux est plus que douteuse. Fourcroy et Vauquelin
n'ont pli, l'y découvrir, quoiqu'ils l'aient bien constaté dans l'ivoire fossile. MM. 1Vlorichini et Berzélius sont, pour ainsi dire, les seuls chimistes qui en aient accusé. la présence dans les os récents. Nous l'y avons vainement cherché, et MM. Klaproth et Rees n'ont pas été plus. heureux que nous. » La présence du fluorure de calcium fut, au contraire,. mise hors de doute par les expériences de M. Fremy, qui
en rendit compte au cours de son important travail' sur. la constitution chimique des os, publié en 1855 (**) L'auteur expose que, la cendre d'os étant soumise à, l'action de l'acide sulfurique concentré en présence d& silice, il se produisait un dégagement de fluorure de silicium, qui, se décomposant en présence de l'eau, donnait des quantités notables de silice, facile à constater.
Il opérait aussi en traitant de la cendre d'os par de l'acide sulfurique concentré dans un 'vase de platine et, obtenait un acide attaquant le verre. Ces expériences montrent bien qu'il existe du fluorure de calcium dans les os ; mais, aux termes même du mémoire (page 63), il est en quantité si faible, « que pour (*) Annales de physique el de chimie, 1843, t. III, p. 370. cc Recherches chimiques sur les os », Annales de physique. el de chimie, 1855, t. 1, p. 47. (**)