Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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292 RAPPORT SUR LE 40 CONGRÈS INTERNATIONAL
compensé par une diminution de pente de 4 millimètres par mètre pour les courbes de 200 mètres de rayon et de 6 millimètres pour celles de 150 mètres de rayon.
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Discussion. - M. Lancrenon, en faisant l'exposé de son mémoire que nous avons analysé plus haut, a fait remarquer qu'il conviendrait, à son avis, de spécialiser le matériel des lignes à fortes courbes ; les véhicules à bogies ne lui paraissent pas convenir ; il préfère les essieux à convergence limitée pour les wagons, les bissels
avec boites Roy pour les machines. Il croit, d'ailleurs, que la question n'est pas encore assez étudiée pour que l'on puisse prendre des conclusions fermes. M. Kerbedz reconnaît l'utilité des lignes à courbes de faible rayon ; mais il ne faut pas aller troploin. Les chemins de fer anglais, le Great Northern entre autres, ont fait des dépenses énormes pour supprimer des courbes de 250 mètres de rayon. MM. Kerbedz, de Lewy, ingénieur des chemins de fer Sud-Ouest russes, Grille, administra-
teur délégué des chemins de fer de Pithiviers à Toury, émettent des opinions divergentes sur la nécessité de desserrer les attelages des machines à six et hint roues couplées avec leurs tenders pour passer dans les courbes de faible rayon sans chances de déraillement. M. Grille
déclare, en outre, que sur l'Est algérien, en courbes de 80 à 90 mètres de rayon, avec des machines à deux et trois essieux couplés, l'usure des boudins était considérable et l'entretien de la voie très cher. M. Level, directeur des Chemins de fer économiques (France), rappelle qu'un précédent Congrès a recommandé la voie étroite pour les lignes secondaires ; les conclusions
des rapports en discussion pourraient être interprétées dans un sens absolument opposé ; il faudrait au moins les appuyer d'une expérimentation commerciale prolongée, et non de quelques expériences.
DES CHEMINS DE FER.
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M. Le Chatelier déclare que la Commission française n'a eu en vue que les lignes à courbes de 150 mètres au, moins de rayon ; les lignes à courbes de 100 mètres constitueraient le domaine de la voie étroite. M. Clérault fait observer que la Commission française a fait des expériences, mais n'a pas conclu parce qu'elle savait ses expériences incomplètes. On n'a pas pu s'oc-
cuper des altérations du matériel. A. Dieppe, il a fait passer des machines d'express dans des courbes de 100 mètres de rayon. Au bout de deux jours, les longerons étaient faussés. Une résistance en courbe ne peut. pas se comparer à celle d'une rampe. Elle conte bien plus
cher, sans parler des déraillements qu'elle peut faire naître.
M. Bricka attache une grande importance à constater que le matériel ordinaire peut circuler dans des courbes de 150 mètres de rayon, parce qu'il y a des lignes secondaires en pays accidentés sur lesquelles ont est obligé de conserver -la voie normale.
Après cet échange d'explications, MM. Lancrenon et Clérault proposent une série de conclusions dont la dernière recommande d'étudier les lignes à fortes courbes
de manière à se ménager le moyen d'augmenter plus tard le rayon des courbes les plus raides sans être entraîné à de trop grandes dépenses. Mais M. Level insiste pour
que l'on rappelle en outre qu'en admettant des courbes de faible rayon avec la voie normale on s'expose à l'obligation de refaire plus tard la voie dans des conditions plus favorables.
L'accord s'est fait sur une rédaction proposée par M. Clérault.
Conclusions. - Les première, deuxième et cinquième sections et le Congrès ont adopté les résolutions suivantes :