Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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NOTE SUR DEUX EXPLOSIONS
DE RÉCIPIENTS SOUDÉS.
et de mêmes dimensions, constituant avec lui le chargement d'un wagon plat, le tout amarré au moyen de solides armatures en fer (fig. 2, Pl. XII). Sa mise en ser-
les appareils avaient été soumis, soit la qualité ou l'épaisseur des tôles qui les constituaient. A Lyon, tous les témoins se sont accordés à dire que les manomètres du récipient et de la chaudière en activité qui l'alimentait ne marquaient que 12 à 13 kilogrammes au moment de l'accident.
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vice ne remontait qu'au mois de décembre 1887. Bien que
n'étant soumis à aucune réglementation, il avait été éprouvé à la pression hydraulique de 15 kilogrammes et portait un timbre poinçonné de 11 kilogrammes ; c'est
sous cette dernière pression qu'il était normalement chargé.
Le 29 août 1891, son chargement avait été terminé à
sept heures du matin. Vers deux heures un quart de l'après-midi, son fond sans trou d'homme se détachait d'une seule pièce du corps cylindrique et était projeté à une distance de 210 mètres. Le wagon- accumulateur, subissant comme contre-coup un mouvement de recul, en heurta un autre qui se trouvait sur la même voie ; en particulier, le réservoir rompu, glissant sur ses supports
en sens inverse de l'expansion du gaz, vint frapper violemment le fond du réservoir supérieur du wagon voisin (fig. 2, Pl. XII). Le gaz de ce dernier put ainsi s'échapper par l'orifice du tuyau de chargement brisé dans le choc ; en même temps, il s'enflamma, probable-
ment par l'effet d'une étincelle que le choc avait produite. Les deux wagon-accumulateurs, envahis par les flammes, furent incendiés, l'un presque en totalité, l'autre en partie. En somme, les dégâts matériels n'ont pas été considérables ; il n'y a eu d'ailleurs qu'une personne légèrement blessée. Néanmoins, cet accident présentait un vif intérêt, parce que son analogie avec celui de Lyon mettait de nouveau en évidence les dangers d'un système de construction défectueux. Dans les enquêtes auxquelles il a été procédé au sujet de ces deux explosions, M. l'ingénieur Dougados, à Lyon,
et M. l'ingénieur Laurent, à Tours, ont recherche s'il convenait de mettre en cause soit la pression à laquelle
Il est de même avéré qu'à Tours, la pression du gaz ne dépassait pas 11 kilogrammes à la fin du chargement,
c'est-à-dire à sept heures du matin. A partir de ce moment, le wagon-accumulateur est resté exposé aux rayons du soleil; la température et la pression du gaz ont donc dû s'élever ; mais on peut calculer qu'il faut une augmentation de température de 20° pour que la pression s'élève de 1 kilogramme seulement. Dès lors, il n'était pas possible d'attribuer l'explosion à cette circonstance.
Pour constater la nature et la qualité des tôles, on a prélevé dans le corps cylindrique du récipient de la locomotive sans foyer quatre éprouvettes de Orn,20 de longueur utile, dont deux dans le sens du laminage, et deux dans le sens perpendiculaire. Elles ont donné une résistance moyenne à la rupture de 321,1 par millimètre carré dans le sens du laminage, avec un allongement de 7,5 p. 100, et une résistance de 29k,1 dans le sens perpendiculaire, avec allongement de 4,5 p. 100. Ces chiffres dénotent une tôle de qualité suffisante. Le métal était fibreux, à cassure soyeuse, avec quelques mises imparfaitement soudées c'était de la tôle n° 3 des aciéries de Saint-Étienne. Quatre autres éprouvettes prélevées sur la génératrice de soudure du corps cylindrique, perpendiculairement à cette génératrice, c'est-à-dire dans le sens du laminage, ont donné des résultats un peu moins satisfaisants, mais encore acceptables. La résistance moyenne à la rupture a été de 28kg,9, avec allongement de 7,31 p. 100. Aucune éprouvette ne s'est rompue dans