Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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EN FRANCE ET EN ÉCOSSE. 628
L'INDUSTRIE DES HUILES DE SCHISTE
le fond du foyer sont ouverts et la charge du foyer tombe dans le wagon. On referme les vantaux et le wagon est amené aux crassiers.
Cela fait, un ouvrier tire le registre réfractaire N et
ouvre ainsi le fond de la cornue. Armé d'un ringard coudé
qu'il fait pénétrer dans la cornue par le regard du foyer et l'ouverture (c), il provoque la chute du schiste distillé de la cornue dans le foyer. Les parois de celui-ci étant rouges, le nouveau schiste commence aussitôt à brûler. Lorsque l'ouvrier juge que la cornue est vidée, il prévient un ouvrier placé sur la plate-forme du massif qui ouvre alors l'orifice (a), fermé par un tampon, et s'assure que la cornue est vidée.' L'ouvrier du bas referme alors le registre N et celui du haut verse dans la cornue 1 hectolitre de cendres de houille ou de menu schiste brûlé qui vont se tasser dans le fond de la cornue et produisent
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de la vapeur d'eau ; l'opération est alors terminée et une nouvelle distillation peut être recommencée. Pour la conduite du feu, on laisse les registres ouverts généralement pendant deux heures après la charge ; puis, lorsque le surveillant juge que la température désirée est obtenue, il ferme à fond les registres et ne s'occupe plus que de la visite des filets et de l'envoi des huiles et de l'eau dans la bâche de mesurage placée au bas de l'usine de distillation.
Les eaux ammonicales très peu chargées en ammoniaque (*) sont amenées dans un réservoir spécial et restent inutilisées. Les huiles sont dirigées vers des réservoirs collecteurs ; quand aux gaz non condensés et formés d'hydrocarbures inférieurs, ils sont rassemblés dans un tuyau collecteur J et utilisés quelquefois pour le chauffage
de générateurs dans d'autres parties de l'usine (notamment aux Plamores).
l'étanchéité de l'orifice de décharge insuffisamment assurée
On peut ainsi faire une opération par vingt-quatre
Le schiste est alors amené soit sur brouettes, soit
heures à chaque cornue. Le personnel nécessaire pour la distillation des schistes
par le registre N.
mieux dans des wagonnets circulant sur une voie de chargement placée au-dessus du massif, et est versé dans la cornue où il est régalé au fur et à mesure pour éviter les vides. On ferme ensuite la cornue avec un tampon en fonte luté avec de l'argile mélangée de sable pour éviter un retrait pendant la distillation. Le massif et la cornue étant à une température élevée au moment de la charge, la distillation commence aussitôt. Il se produit d'abord des vapeurs d'eaux ammoniacales pendant trois ou quatre heures, qui viennent se condenser 'dans le serpentin placé dans le réfrigérant et se rassemblent dans le récepteur E. Puis le filet commence à se charger de plus en plus d'huile et, au bout de douze heures, le filet est entièrement huileux pendant huit à dix heures ; à ce moment, c'est-à-dire vingt heures après la charge, il réapparaît
est en moyenne de cinq ouvriers par douze cornues et vingt-quatre heures. Leur salaire est de 2',50 par jour.
On estime que 1 mètre cube de schiste concassé, (poids variant de 1.000 à 1.250 kilogrammes), donne à la distillation Huile brute de densité 0,890 à 0,902. Eau ammoniacale
45 à 58 litres.
Gaz
24 mètres cubes.
50 à 60
Les schistes d'Àutun rendent moins que ceux de (*) Autrefois, avec des cornues plus petites, de 6 hectolitres seulement, chauffées à température plus élevée que les cornues
actuelles, on avait des eaux plus chargées en ammoniaque, mais le rendement en huile était un peu moindre et sa densité, plus forte.