Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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L'INDUSTRIE DES HUILES DE SCHISTE
mis en expérience. Ce schiste a donné à l'usine les
résultats suivants
Poids du mètre cube concassé. 1.0264 Rendement en huile brute. . 60' par mèt. c. de densité 0,915 à 15° centigrade, soit.. . . 58 par tonne. Eau ammoniacale 53
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La distillation, opérée sur 500 grammes de schiste concassé en petits fragments débarrassés de poussier, a donné au laboratoire : Sans injection de vapeur d'eau 21 centimètres cubes d'huile brute de densité 0,973 à 14 degrés et 16em,5 d'eau ammoniacale, soit par tonne 42 litres d'huile. 33 litres d'eau ammoniacale.
Avec injection de vapeur d'eau surchauffée, le même
poids de schiste a donné 42 centimètres cubes d'huile brute de densité 0,955, soit par tonne 84 litres.
Dans chaque opération, la totalité de l'huile a été distillée en une heure à partir du début du chauffage. La quantité de vapeur d'eau injectée dans la deuxième opé-
ration, faite dans une cornue en grès tubulée, a été de 300 grammes ; la vapeur d'eau, introduite à 100 degrés dans le haut de la tubulure, était surchauffée par son passage sur de la pierre ponce remplissant la tubulure jusqu'au fond de la cornue. Dans les deux cas, le chauffage a été fait avec du charbon de bois dans un fourneau
à réverbère. Le chauffage a été rendu aussi progressif que possible, et a été terminé par le rouge vif maintenu pendant une heure après disparition totale du filet d'huile. Le rendement dans la distillation à sec a été notablement inférieur au rendement industriel qui, en revanche,
a été très dépassé dans l'opération avec injection de vapeur d'eau surchauffée. Cela peut tenir à ce que les pertes de matières bitumineuses adhérentes aux parois
EN FRANCE ET EN ÉCOSSE.
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de la cornue et subissant la décomposition pyrogénée en gaz et coke sont d'autant plus grandes que l'appareil est plus petit, et aussi à ce que le col de la cornue de grès par où s'échappaient les produits distillés était forcément très chaud. La plus forte densité de l'huile obtenue au laboratoire doit tenir aussi aux mêmes causes. Enfin, ces essais de laboratoire n'ayant pu être faits que plus de dix mois après l'extraction du schiste, celui-ci avait perdu de l'eau, comme le montre le faible rendement en eau ammoniacale de la distillation à sec, et cette circonstance a pu diminuer le rendement en huile brute du schiste.
Quelle que soit d'ailleurs la cause de l'infériorité du
rendement de l'opération par rapport au rendement industriel, on peut conclure du fait que l'opération B, exécutée dans les mêmes conditions de chauffage que l'opération A, mais avec intervention de la vapeur d'eau, a donné un 'rendement en huile brute exactement double de celui
de l'opération A faite à sec, que l'intervention de la vapeur d'eau augmente notablement le rendement en huile brute.
Cette augmentation, d'après notre expérience , provient d'ailleurs plutôt de la moindre proportion de produits gazeux dissociés par la chaleur que de l'action de la vapeur sur les matières carburées contenues dans le schiste, car les résidus des opérations À et B ont donné presque exactement la même perte de poids par calcinatien: 9 p. 100 dans les résidus de la distillation à sec, et 8,35 p. 100 dans ceux de la distillation à la vapeur. Nous ajouterons que l'huile de l'opération B paraissait beaucoup plus paraffinée que celle de l'opération A, car, malgré sa densité moindre, elle était figée à 14 degrés, tandis que celle de l'opération A était liquide à la même température. La faible différence de perte par calcination entre les résidus des deux opérations donne à penser que l'injection de vapeur d'eau pourrait être réalisée sans