Annales des Mines (1893, série 9, volume 3)
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L'INDUSTRIE DES HUILES DE SCHISTE
EN FRANCE ET EN ÉCOSSE.
que, pour cela, les résidus ne puissent plus être employés comme combustibles. Bien entendu, nous ne croyons pas qu'on puisse tirer de ces expériences autre chose que le sens dans lequel influe l'intervention de la vapeur d'eau, car des opérations, faites dans les fours écossais avec du schiste de Buxières ou d'Autun, pourraient seules indiquer si l'augmentation de rendement justifierait la transformation très coûteuse du matériel qui, si les résidus ne pouvaient plus servir au chauffage des cornues, exigeraient l'emploi de combustible spécial dans des gazogènes, dont on pourrait d'ailleurs, comme en Écosse, atténuer la consommation par l'emploi des gaz combustibles inutilisés presque partout dans l'industrie schistière en France. Il y aurait d'ailleurs à tenir compte dans ces évaluations d'une augmentation probable dans le rendement en ammoniaque et la teneur en paraffine qui pourrait permettre de retirer ces produits, et, d'une certaine amélioration dans la qualité de l'huile brute, moins odorante, quand la distillation du schiste s'est faite en présence de la vapeur d'eau. Nous terminerons en signalant un dernier perfection-
par distiller l'huile brute à la méthode ordinaire en laissant un résidu. Puis les essences et les huiles lampantes sont redistillées dans des chaudières contenant de l'oxyde de cuivre en grand excès et munies d'agitateurs qui brassent le liquide incessamment et énergiquement, de façon
nement possible dans l'industrie française des huiles minérales de schiste. Ces huiles sont assez sulfurées et ce n'est pas l'un des moindres inconvénients de leur emploi. En Amérique, pour le traitement des huiles de Lima très sulfurées, on se débarrasse du soufre par le procédé suivant, décrit par MM. Riche et Roume dans leur rapport sur la production, l'industrie et le commerce des huiles minérales aux États-Unis (*). On commence (*) Paris, Imprimerie nationale, 1892. Ce procédé est déjà employé en France pour désulfurer les eaux glycérinées, sulfureuses, des savonneries de Marseille ; mais nous ne croyons pas qu'on l'ait encore tenté pour la désulfuration des huiles de schiste.
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que l'oxyde de cuivre, très divisé, soit en suspension dans l'huile. L'huile, qui noircit énergiquement par l'acé-
tate de plomb avant le traitement, ne donne aucune coloration avec ce réactif après la distillation avec oxyde de cuivre.
Le sulfure de cuivre formé, mélangé de goudron, est égoutté à froid, puis dans des fours inclinés. Le résidu,
qui paraît sec, passé sous des pilons ou des moules, redevient liquide ; on le passe aux filtres-presses et les pains obtenus concassés sont grillés dans des fours cylindriques à tablettes sur lesquels le sulfure de cuivre descend successivement pour sortir à l'état d'oxyde de cuivre en poudre fine prêt pour une nouvelle distillation. Il suffit de chauffer légèrement la base de ces fours pour que le
sulfure de cuivre imprégné de produits hydrocarbonés
prenne feu, s'oxyde et dégage assez de chaleur pour entretenir sa combustion. Dans l'usine de la Standard Company, à Whiting près Chicago, on régénère ainsi journellement jusqu'à 100 tonnes d'oxyde de cuivre par jour : ce chiffre montre que le procédé est avantageux, et il serait intéressant d'en faire l'application à l'huile de schiste, dont la valeur pourrait ainsi être rapprochée davantage de celle des pétroles raffinés. Paris, 20 mars 1893.