Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)
Page : Image 13
Révision de 28 janv. 2015 00:34:58, edited by Anonymes
NOTICE SUR LA MINE D'ANTIMOINE
DE FREYCENET.
veine qui présente les mêmes caractères. Fréquemment le toit du filon est sillonné de petites veinules de minerai massif, de 0',01 à 0',02 d'épaisseur, qui constituent un très bon minerai de lavage, inutilisé jusqu'à ce jour.
recouper le filon n° 2, après un parcours de 288 mètres, à la profondeur de 78 mètres au-dessous de l'affleurement. Cette galerie révéla l'existence du filon n° 1, dont
20
Lé filon n° 2 est plus régulier, plus Filon n° 2. quartzeux, et le quartz persiste dans les passages stériles où il devient plus blanc. Il court parallèlement au filon n°
1
et à 40 mètres au nord de celui-ci, distance
mesurée à la surface. Son pendage, qui est aussi vers le sud, est un peu plus raide et ne s'éloigne pas beaucoup de 800. Les deux filons tendent donc à se rapprocher en profondeur. On a exploité sur ce filon une colonne de 63 mètres de longueur horizontale sur une hauteur verticale de 98 mètres. A l'ouest, il se perd dans des micaschistes tendres. A l'est, il se bute contre un croiseur quartzeux encore mal défini.
Exploitation. Historique. -- La première exploitation d'antimoine paraît avoir été ouverte sur le filon Annie, tout près du village de Mont Rome, où on voit encore les traces d'un vieux puits et les restes d'un atelier de liquation. En 1854, on découvrit le filon n° 2 de Freycenet,
sur lequel l'inventeur Lherbet fonça le puits qui porte son nom. Il demanda une concession. Des concurrents foncèrent en même temps, à une centaine de mètres à l'ouest, le puits de Boudon, éboulé aujourd'hui, mais dont on voit encore les traces et qui semble être à l'aplomb d'un remontage, dit de Girardin, ouvert sur le filon n° 1. La concession ayant été instituée en faveur de Lherbet, celui-ci-exploita le filon n° 2 par le puits indiqué, jusqu'à
ce qu'il fût gêné par les eaux, à 35 mètres de profondeur. 11 ouvrit alors une galerie d'écoulement ou adit qui, amorcée au nord des affleurements, dans le ravin qui sépare les plateaux de Freycenet et de Mont-Rome, vint
21
les affleurements avaient été méconnus. Lherbet dépouilla
le filon n° 2, complètement entre le jour et le fond de son puits, et, en grande partie, jusqu'au niveau de l'adit. Ses successeurs achevèrent ces abatages et dépouillèrent le filon n°1 en partant de l'adit jusqu'à une hauteur d'une vingtaine de mètres ; au-dessous de l'adit, sur ce même filon, ils foncèrent deux petites descenderies, qu'ils réunirent, à la profondeur de 22 mètres, par une galerie en direction.
Tout le service se faisait par l'adit, le puits Lherbet ayant été abandonné et s'étant éboulé, après l'ouverture de cette galerie. C'est cet ensemble de travaux isolés les uns des autres, sans aménagements et sans continuation possible en profondeur, qui portait le nom de mine de Freycenet. Après un assez long chômage causé par des procès et le bas prix de l'antimoine, la compagnie des mines de Bonnac , qui avait découvert le filon de minerai complexe de la Rhode et qui en demandait la concession
pour plomb et argent sur un périmètre superposé en partie à celui de Freycenet, acheta cette dernière concession et reprit les travaux. Elle n'envisageait, au début, qu'une exploitation temporaire ; mais les circonstances la conduisirent à aménager la mine d'une façon régulière' en vue d'une exploitation permanente. Dans ce but, elle déblaya le vieux puits de Lherbet, le réunit au filon n° 1 à la profondeur de 30 mètres, puis le fonça à 98 mètres et le réunit, par des travers-bancs: d'abord à l'adit (dont l'axe passe à 33 mètres à l'ouest de l'axe du puits), puis
au filon n° 2, à 20 mètres en contre-bas de l'adit. Elle assura ainsi l'aérage, l'extraction et l'épuisement de sa mine en profondeur. En même temps, elle abattit le filon