Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)
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TARIFS. - FORMULE D'EXPLOITATION.
CHEMINS DE FER D'INTÉRÈT LOCAL.
ëxprimé son opinion à ce sujet de la manière suivante, après avoir formulé des, réserves sur la difficulté qu'on rencontre à faire des conjectures en pareille matière. S'il fallait absolument faire une hypothèse, nous inclinerions à croire que le trafic créé par l'embranchement ne doit effectuer sur la ligne principale qu'un parcours médiocre. »
Le mot médiocre n'est pas précis, mais on ne peut conserver aucun doute sur le sens que M. Colson lui donne lorsqu'on a achevé la lecture de son mémoire ; on
reconnaît que, dans ses conclusions , il tient peu de compte de l'augmentation de trafic que les petites lignes
apportent aux grands réseaux, ce qui implique qu'il la trouve médiocre, au point d'être, en général, presque négligeable.
L'opinion de M. Colson est donc bien éloignée de la nôtre ; voici comment il la motive
Les marchandises qui vont au loin, sont surtout celles qui peuvent supporter des frais de transport élevés ; or, pour celles-là, l'économie qui résulte de la substitution d'un embranchement de chemin .de fer au roulage sur un parcours de quelques kilomètres, n'a pas une très grande importance, et ne semble, par suite, pas devoir ajouter beaucoup au trafic préexistant. Le trafic nouveau, à la création duquel le chemin de fer est indispensable, est celui qui ne pouvait pas supporter les frais de camionnage, c'est-à-dire celui des produits de médiocre valeur, qui ne vont guère aux grandes distances. De même, pour les voyageurs, quelques kilomètres de plus ou de moins à faire en voiture, n'exercent pas une influence capitale sur le coût, sur la durée, et, par suite, sur le nombre des voyages à grande distance ; ce sont les relations avec la ville voisine que l'embranchement transforme, et que, par suite, il développe dans une très large mesure.» La conclusion de M. Colson, relative à l'importance du
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parcours que fait, sur les grandes lignes, le trafic créé par les embranchements, étant directement contraire aux faits que nous avons mis en lumière dans les chapitres précédents, nous pourrions ne pas examiner les raisonnements qui ont pour but de l'établir ; mais ils semblent, an premier abord, si plausibles, qu'en les négligeant, nous courrions le risque de laisser des doutes dans l'esprit des lecteurs. L'argumentation dont il s'agit, peul se résumer en ces deux propositions 1° L'économie qui résulte de la substitution d:un em-
branchement de chemin de fer au roulage sur un parcours de quelques kilomètres, n'a pas une très> grande importance 2°. Par suite, elle ne doit pas ajouter beaucoup au trafic
à grande distance qui préexistait. Ce sont la mineure et la conclusion d'un syllogisme dont la majeure, liaison nécessaire de l'une à l'autre, doit se formuler ainsi : Tout ce qui ne produit pas d'économies importantes de
transport, n'ajoute pas beaucoup au trafic à grande distance qui préexistait. Et pourquoi, d'après M. Colson, en est-il ainsi ? Parce que les transports à grande distance entraînent des frais élevés, vis-à-vis desquels une faible économie a une importance si minime qu'elle ne peut les provoquer efficacement.
Si l'on veut remonter à la source de ces déductions, on trouve le principe suivant qu'elles supposent nécessairement
L'économie de transport est la cause unique, ou, tout au moins, la cause absolument prépondérante' des déterminations humaines, en pareille matière. 35. La base de l'argumentation de M. Colson est incon-