Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)
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CHEMINS DE FER D'INTÉBET LOCAL:
TARIFS. .FORMULE D'EXPLOITATION.
reportant aux citations textuelles que nous avons faiteS au paragraphe 46, on verra que, suivant M. Colson, les chemins de fer ne produisent pas d'autres avantages que les économies qu'ils permettent de réaliser, parce que,
saire d'apporter de nouveaux arguments à l'appui de
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s'il en était autrement, les transports qu'ils font, n'auraient pas attendu ces économies pour se produire. Nous croyons avoir réfuté cet argument ; mais , dans notre réponse, nous n'avons été conduit à nous occuper que des avantages qui profitent à ceux dont dépend l'exécution du transport, car ce sont évidemment les seuls qui puissent provoquer cette exécution, chacun ne se préoccupant que de ses propres intérêts. L'argument que M. Colson oppose, d'une manière générale, à l'existence des avantages indirects, ne prouverait donc rien contre la réalité des avantages procurés à des tiers, alors même qu'en soi, il serait parfaitement exact. En ce qui concerne ces avantages qui méritent, au premier chef, la qualification d'indirects, nous sommes donc en présence d'une simple négation, sans aucun commencement de preuve. Nous n'en croyons pas moins néceséclairés aient rendus de signalés services au pays en allant chercher au loin et en protégeant des hommes capables de créer de nouvelles industries.
A un autre point de vue, on ne saurait méconnaître les services que rendent les encouragements à l'épargne, à la prévoyance, les comices agricoles, les expositions, etc., c'est-à-dire les moyens variés que l'on emploie pour combattre l'ignorance et l'inertie humaines. Or tout cela est inconciliable avec l'hypothèse de la perfection de l'homme au point de vue des intérêts matériels. On voit qu'il y a une connexion intime entre les opinions que l'on doit logiquement se former sur des sujets bien différents, et quoique cela puisse, au premier abord, sembler paradoxal, nous pensons que l'on ne peut nier que les transports rendent aux intéressés des services qu'ils n'avaient pas prévus ou dont ils n'a-
vaient pas tenu compte, sans nier aussi l'opportunité de tout encouragement, de toute protection, de toute réserve au laisserfaire, laisser-passer le plus absolu.
notre opinion, bien qu'elle soit une conséquence forcée de l'idée généralement admise que, par suite du jeu des lois économiques, nul ne peut accomplir un échange qui lui procure un bénéfice légitime, sans qu'il en résulte des avantages pour d'autres membres de la sOciété. Il y a là une grande loi de solidarité humaine que nous ne tenterons pas de démontrer dans sa généralité, mais dont il est facile d'apercevoir le jeu dans le cas particulier des transports. Un nouvel embranchement est-il livré à l'exploitation, il se crée immédiatement un mouvement beaucoup plus
intense des populations rurales qu'il dessert vers les centres d'attraction voisins ; ce sont les hommes les plus intelligents, les plus entreprenants qui voyagent le plus et qui vont le plus loin. Les bénéfices qu'ils en retirent
personnellement, rentrent dans la catégorie des avantages directs, reconnus ou méconnus ; mais ce n'est point
là le seul résultat de leur voyage. Les ignorants , les timides, les inertes, s'aperçoivent des bénéfices que d'au-
tres ont retirés des transports ; ils profitent, plus ou moins des lumières acquises par leurs voisins sur les ,
progrès de la science et de l'industrie, sur les ressources des centres de production éloignés et sur les marchés où se consomment les produits de la région. Peu à peu, l'exemple produit son effet habituel de contagion et le mouvement en avant se propage.
Peut-on nier que, parmi les voyages que provoque lm nouvel embranchement , certains produisent ainsi, pour d'autres que ceux qui les font, des avantages hors de proportion avec la misérable économie de quelques
centimes qui est réalisée sur le transport à 10, 15 ou 20 kilomètres ?
En ce qui concerne le trafic des marchandises , le mécanisme de la solidarité humaine est moins simple, Tome IV, 1893.
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