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NOTE SUR L'EXPLOSION DE GRISOU

en briques dans les niveaux de petite couche aboutissant aux plans des Artilleurs.

Depuis septembre 1888, on n'avait plus fait aucun travail contre le feu, mais la région incendiée du plan Manet et les barrages du sommet du plan Pataud n'avaient pas cessé d'être l'objet d'une surveillance spéciale. L'existence de cette surveillance se justifiait amplement

par ce fait que le barrage de gauche du plan Pataud ne s'était jamais complètement refroidi ; on peut en dire autant, quoique dans une bien moindre mesure, de la partie moyenne du plan Mallet. ACCIDENT DU 6 DÉCEMBRE 1891.

.Le 6 décembre, les ouvriers descendus au puits de la Manufacture et composant le poste du matin n'étaient, à l'exception d'un seul piqueur, que des ouvriers chargés de travaux de réparation et d'entretien. Au nombre de ces travaux figurait le relèvement de rails tombés au fond du puisard; deux ouvriers étaient affectés à cette opération; sur leur demande, et pour leur éviter d'être incommodés par le courant d'air froid envoyé sur eux, le gouverneur fit arrêter le ventilateur entre 6 et 7 heures du matin. Leur travail terminé, vers 111145w, le ven-

tilateur avait été remis en marche. C'est entre midi 10'" et midi 15111 que l'explosion eut lieu, ainsi que les diagrammes de la marche du ventilateur ont permis de le préciser exactement. Elle fut nettement

entendue par tout le personnel occupé sur les plâtres des puits du Treuil, de la Pompe, de la Manufacture et des Mottetières. Au Treuil et à la Pompe, on n'entendit qu'une détonation ; on en perçut deux, à quelques secondes

d'intervalle, à la Manufacture et aux Mottetières. Au puits de la Manufacture, le chauffeur crut voir une

ueur s'élever au-dessus du puits. Il en sortit, en tout

SURVENUE AU PUITS DE LA. MANUFACTURE.

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cas, une fumée intense, telle que, d'après le machiniste, on aurait eu peine à trouver son chemin. Les tampons qui fermaient le puits de la Manufacture .avaient été projetés aux molettes. Le ventilateur n'avait

pas été atteint, mais sa vitesse était considérablement

ralentie. La fumée disparut en quelques instants au puits de la Manufacture ; elle persista pendant plusieurs heures au puits des Mottetières.

§ 1. Sauvetage des victimes. - En quelques instants, tout le personnel occupé sur le plâtre du puits de la Manufacture s'était rassemblé autour de la recette. Le ma-

chiniste s'assurait que la cage manuvrait librement -dans le puits ; il parvenait à dégager, avec la cage, l'un

.des tampons accrochés au chevalement et le remettait en place.

La première cordée fut descendue : elle emportait le gouverneur de la mine, deux sous-gouverneurs et trois -ouvriers. La cage arriva à la recette inférieure du puits, mais celle-ci était inabordable, et les premiers sauveteurs ,durent remonter au jour. Entre temps, un des ouvriers de la mine, blessé par l'explosion, qui avait entendu arriver la cage et s'était dirigé vers le puits sans lumière, était tombé dans le puisard. Revenus au jour, les premiers sauveteurs prenaient place dans l'autre cage et se faisaient descendre à la recette supérieure de « là-dessus » ; ils purent y prendre pied : deux d'entre eux restèrent près du puits pour remettre la recette en état ; deux autres s'engageaient ,dans la mine ; ils passaient sur un éboulement dans le travers-bancs de Bessenet, relevaient deux blessés près de l'écurie; mais, arrêtés du côté de l'est par les fumées qui s'en dégageaient, ils se dirigeaient vers la région de l'ouest, qu'ils parcouraient en grande partie, et ils revenaient n'ayant trouvé que des cadavres ; à ce moment