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Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)

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NOTE SUR L'EXPLOSION DE GRISOU

SURVENUE AU PUITS DE LA MANUFACTURE.

du bas du puits, tandis que le mauvais air passait sur leur tête pour monter au jour ; ces hommes furent plus tard dégagés par la recette inférieure en 9° couche. Les hommes de 8' dégagés, il ne resta au Treuil que

la porte qui isolait ce puits des travaux du Treuil, de façon à augmenter l'intensité de l'aérage naturel qui s'était établi entre les deux puits du Treuil et de la

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l'équipe qui avait été chargée de relever l'éboulement du travers-bancs ; ce travail n'avançait d'ailleurs pas, les fumées qui venaient sur eux incommodant à ce point les ouvriers qu'ils devaient se remplacer toutes les dix minutes ; on décida donc d'arrêter momentanément ce travail. 2. Reprise de la mine. En résumé, on était assuré qu'il n'y avait plus que trois cadavres à la Manufacture et trois autres au Treuil, et l'on savait d'une manière à peu près certaine où on les retrouverait; le sauvetage des victimes pouvait donc être considéré comme achevé; il restait à reprendre la mine. 10 Reprise des travaux du Treuil. Le 10, dans l'aprèsmidi, les ingénieurs de l'État et les ingénieurs de l'exploitation descendirent dans les puits du Treuil n°' 2 et 1. Au puits n° 2, ils s'assuraient que le trou de sonde, qui fait communiquer ce puits avec le plan des Artilleurs, aspirait. Au puits n° 1, après s'être assurés de l'état de l'atmosphère, ils descendaient à la recette en couche et, après avoir franchi les nombreux éboulements du plan des Artilleurs, ils parvenaient jusqu'à l'écurie du Treuil; ils y retrouvaient les corps de deux ouvriers. Le chemin leur parut toutefois trop difficile pour qu'on pût songer à y faire passer les cadavres ; mais le succès de leur tentative, qu'ils complétèrent en allant jusqu'au bas du faux puits de la Pompe, prouvait qu'on pouvait attaquer à nouveau sans danger l'éboulement du travers-bancs du Treuil.

Pour faciliter encore cette reprise, ils descendirent, le 11 dans l'après-midi, au puits de la Pompe, et ils ouvrirent

Pompe.

Tandis que les travaux du Treuil étaient repris dans ces conditions, ceux de la Manufacture se poursuivaient sans encombre en ce qui concernait la traversée des éboulements, Mais ils prenaient, en tant que barrages, beaucoup plus d'importance qu'on ne l'avait supposé tout d'abord. Le 9, un des ingénieurs de l'État avait cru s'apercevoir que le barrage du plan Mallet perdait légèrement et il avait proposé de le redoubler: ce qui donnait à la question de l'étanchéité de ce barrage un intérêt tout spécial, c'est que, d'une part, le plan Mallet et le plan de la Manufacture avaient été l'un et l'autre tracés par galeries conjuguées, dont le remblayage pouvait ne pas présenter toutes les garanties désirables,- et que, d'autre part, une galerie remblayée 2°

de la Manufacture.

de quelques mètres seulement reliait l'écurie au plan Mallet. On jugea donc nécessaire de faire cinq barrages, afin d'isoler complètement le quartier de la Manufacture: cesIarrages n'ont été terminés que le 5 janvier au matin.

L'invasion possible de la région du Treuil par des gaz chargés d'oxyde de carbone provenant des travaux incendiés avait déterminé, dans l'après-midi du 13 décembre, à suspendre les travaux entrepris de ce côté jusqu'à l'achèvement des barrages de la Manufacture. Des analyses quotidiennes de l'air sortant par le puits de la Pompe révélèrent, le 17 et les jours suivants, une teneur assez élevée en oxyde de carbone. Toutefois, cette

teneur diminua notablement dans les derniers jours de décembre; elle n'était plus que de 0,011 p. 100 le 30 décembre. 3° Reconnaissance du point d'inflammation. Les barrages

du côté de la Manufacture une fois achevés, les travaux