Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)
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PROCÉDÉS D'ESSAI
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PROCÉDÉS D'ESSAI
DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES. Par M. H. LE CHATELIER, Ingénieur en chef des mines, Professeur à l'École nationale supérieure des mines.
I.
INTRODUCTION,
Dans ces vingt dernières années, l'étude des méthodes d'essai des produits hydrauliques a reçu un grand déve-
loppement. Des laboratoires richement dotés se sont consacrés à cette étude (en France, les laboratoires du service des ponts et chaussées de Paris et de Boulogne-sur-
Mer, celui du génie militaire, celui des usines à ciments du Boulonnais ; en Suisse, le laboratoire de Zurich; en Allemagne, celui de Berlin-Charlottenbourg; en Russie, celui de Saint-Pétersbourg). Des conférences et congrès nombreux ont discuté les résultats obtenus (le S conférences de Munich, Dresde et Berlin ; à Paris, le Congrès des matériaux de construction de l'Exposition universelle de 1889 et la Commission des méthodes d'essai en
1892). Mais but en reconnaissant les services rendus par tous les efforts et les bonnes volontés qui ont concouru à ce travail, on ne peut nier que le but poursuivi ait été parfois dépassé. La multiplicité et la complexité toujours croissantes des essais proposés, qui les rendent inabordables en dehors des laboratoires d'étude, conduisent nécessairement à restreindre l'usage de ces essais
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au lieu de les multiplier, comme cela serait désirable. Ici, comme partout, les meilleures choses ont eu leurs inconvénients ; en fixant une attention trop soutenue sur les essais, on a fini par les étudier pour eux-mêmes en perdant trop souvent de vue leur but essentiel, qui est de permettre à l'ingénieur d'apprécier, par des procédés sûrs et rapides, le produit qu'il va mettre en oeuvré. C'est dans un esprit de réaction contre les tendances inconscientes et inévitables des laboratoires d'étude que ce mémoire a été rédigé : combattre l'abus des méthodes d'essai pour en obtenir l'usage. Mais tout d'abord il faut bien s'entendre sur ce que l'on doit appeler méthodes d'essai des produits hydrauliques. Toutes les expériences que l'on peut faire sur ces matières ne sont pas des essais. Ces expériences peuvent se diviser en trois catégories bien diStinctes par leur but, mais qui peuvent se rapprocher par les moyens mis en oeuvre pour les effectuer, et qui sont le plus souvent poursuivies simultanément par les mêmes expérimentateurs dans les mêmes laboratoires, d'où une tendance naturelle à les rapprocher et à les confondre. Ces trois catégories sont Les recherches scientifiques et pratiques Les essais de réception proprement dits Les expériences d'identification. Expériences de recherches. - Ces expériences peuvent,
d'après leur but immédiat, être d'ordre scientifique ou d'ordre pratique. Les recherches scientifiques visent la constitution des ciments, les phénomènes élémentaires qui accompagnent leur cuisson, leur durcissement et leur
désagrégation. Ce sont nécessairement des recherches d'ordre essentiellement chimique. Parmi les recherches semblables les plus connues, on peut mentionner les travaux de Vicat sur la constitution des chaux hydrauliques,