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Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)

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PROCÉDÉS D'ESSAI

DES MATÉRIAUX HYDRAULIOUES.

dence cette dissolution passagère du sel. Il suffit, au lieu de prendre du sel en poudre fine, de le concasser seulement en fragments de la grosseur d'un pois et de placer ces fragments à la partie supérieure d'un vase

Le durcissement des produits hydrauliques parait donc bien être, dans tous les cas, le résultat de la cristallisation de composés

rempli d'une ,solution saturée de sel hydraté. La solution

dissolution. Mais la solidité d'une masse cristalline semblable peut varier dans des limites considérables avec la forme, les dimensions et le mode d'agrégation des cris-

sursaturée qui se forme peut s'écouler à travers des espaces plus larges restant entre les grains et tomber au fond du vase, où elle laisse cristalliser le sel à dix équivalents d'eau en une masse compacte. Le transport du sel corrélatif de son durcissement est la preuve certaine d'une dissolution passagère. Avec des sels moins solubles, comme le sulfate de chaux, les phénomènes sont les mêmes, quoique moins

faciles à observer. Le plâtre cuit au contact de l'eau donne une solution sursaturée qui renferme 10 grammes

de sulfate de chaux par litre au lieu de 2gr,36 pour la solution saturée du sulfate hydraté. Les aluminates de chaux qui se trouvent dans les ciments, quoique à peine solubles une fois hydratés, donnent, lorsqu'ils sont anhydres au contact de l'eau, des dissolutions relativement très sursaturées. En agitant pendant cinq minutes de l'aluminate tricalcique finement pulvérisé en présence d'un excès d'eau, on arrive à dissoudre 0gr,5 de ce sel par litre, niais il se précipite bien-

tôt des cristaux hydratés et il finit par ne plus rester dans la liqueur une quantité dosable d'alumine.

Les choses doivent se passer exactement de même avec le silicate de chaux qui est l'élément hydraulique essentiel de toutes les chaux et ciments. Mais la solubilité de ce sel est si faible, le dosage de petites quantités de silice si délicat, que la sursaturation du silicate anhydre au contact de l'eau n'a encore pu être démontrée expérimentalement. Cela a été possible pour .un sel analogue, le silicate de baryte, qui est un peu plus soluble et fait également prise au contact de l'eau.

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3° Mécanisme du durcissement.

hydratés qui ont passé momentanément par l'état de

taux ainsi produits. En général, la cohésion, la dureté d'un cristal isolé est bien supérieure à son adhérence aux cristaux voisins ; plus les surfaces des cristaux en contact seront développées, plus l'adhérence totale, la résistance de la masse sera grande. Des cristaux en longues lamelles ou en filaments enchevêtrés devront donner une résistance considérable. Or, il se trouve précisément que tous les cristaux qui se déposent de solutions sursaturées présentent ce caractère, et le présentent d'une façon d'autant plus marquée que la solution est plus fortement sursaturée. La cristallisation des so-

lutions sursaturées de sulfate de soude, acétate de soude, hyposulfite de soude, donne des cristaux filiformes d'une longueur de ,plusieurs centimètres avec une épaisseur inférieure à 1/10 de millimètre. On peut reconnaître

qu'il en est de même dans la prise du plâtre, celle des aluminates de chaux, etc. Mais cet allongement considé-

rable et la solidité qui en résulte peuvent varier dans des limites considérables avec le degré de sursaturation du liquide, qui dépend lui-même de conditions multiples finesse du sel anhydre, nombre des centres de cristal-

lisation, etc. C'est le motif pour lequel des produits hydrauliques très voisins donnent souvent à l'emploi, dans les travaux ainsi que dans les essais de résistance, des résultats aussi différents. 40 Du gonflement par extinction.- Si dans la majeure partie des cas l'action de l'eau sur les sels anhydres est