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Annales des Mines (1893, série 9, volume 4)

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PROCÉDÉS D'ESSAI

Dans tous les cas, cette action de l'eau de mer est d'autant plus rapide que son renouvellement non seulement au contact, mais surtout à l'intérieur des mortiers, est lui-même plus actif. L'effet des marées produit des différences de pression qui font alternativement entrer et sortir l'eau par les joints et activent considérablement la ruine des maçonneries. La durée de celles-ci est beau-

coup plus considérable dans les mers sans marées, comme la Méditerranée, qu'elle ne l'est dans l'Océan. Actions mécaniques. - Les actions mécaniques pro-

prement dites, c'est-à-dire celles qui résultent de la charge supportée par les maçonneries et non pas d'actions physiques inhérentes à la nature du milieu, sont rarement assez puissantes pour amener la destruction des mortiers. Elles ne peuvent généralement produire cet effet que dans les premiers temps du durcissement, lorsque la mise en charge des maçonneries aura été provoquée trop hâtive-

ment. Cela est à redouter surtout dans les voûtes de ponts, voûtes d'égout, que l'on peut être obligé de décintrer rapidement. Ce défaut initial de résistance ne dépend pas tant de l'insuffisance de la quantité totale des produits actifs que d'un défaut de rapidité dans leur hydratation qui peut être le résultat soit d'une mouture trop grossière, soit d'une proportion insuffisante d'aluminates. Y. - MÉTHODES D'ESSAI.

Généralités. On peut, dans l'institution des méthodes d'essai, se placer à deux points de vue opposés suivre la méthode empirique ou la méthode scientifique.

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

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La méthode empirique consiste 'à chercher dans les essais à se placer autant que possible dans des conditions identiques à celles de la pratique, tant au point de vue des conditions d'emploi que du choix des qualités dont on détermine la grandeur. Cette méthode est la seule que l'on pouvait songer à employer tant que l'on n'avait aucune connaissance précise sur la nature des produits hydrauliques ; elle ne peut conduire à des résultats bien satisfaisants, parce qu'il est impossible de réaliser dans les essais la totalité des conditions innombrables qui peuvent se rencontrer dans les travaux, et en particulier on 'ne peut faire intervenir l'action du temps qui est le facteur le plus important de la destruction des produits hydrauliques.

La méthode scientifique consiste à déterminer au préa-

lable par des expériences de laboratoire les propriétés élémentaires des ciments dont dépendent leurs qualités de résistance à l'emploi, et ensuite à Chercher des procédés de mesure pour chacune de ces propriétés élémentaires. L'institution d'essais semblables ne pourra être faite d'une façon complète que lorsque l'étude des produits

hydrauliques sera terminée ; or on est loin d'en être là. Dans l'état actuel il faut partir des essais empiriques et chercher à les perfectionner progressivement en étudiant méthodiquement l'influence des diverses conditions opé-

ratoires. Le jour où l'on pourra tenir rigoureusement compte de l'influence de toutes ces conditions, on n'aura plus à se préoccuper de les identifier à celles de la pratique, ni de mesurer directement les qualités utiles à l'emploi, c'est - - dire que l'on pourra arriver ainsi progressivement, mais par des voies très détournées, à instituer de véritables essais scientifiques. Un exemple fera comprendre la méthode indiquée ici. La qualité exclusive d'un mortier est de prendre et ensuite .de conserver de la solidité. Les essais empiriques sont