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RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

était plus rapproché de son point de liquéfaction; qu'en l'éloignant de ce point on pouvait, inversement, supprimer d'abord cet écart, puis ensuite arriver à un écart qui grandirait en sens inverse. On voyait une confirmation de cette synthèse dans les propriétés de l'hydrogène, qui, fortement éloigné de son point de liquéfaction, à la température et sous les pressions ordinaires, diverge de la loi de Mariotte par défaut de compressibilité. Ce système siMple fut mis pour la première fois en échec par Natterer, qui comprima divers gaz jusqu'à des 'pressions considérables (2.790 atmosphères), et trouva que l'air et l'azote, arrivés aux pressions très élevées, non seulement ne prennent pas un excès de compressibilité de plus en plus grand par rapport à la loi de Mariotte, mais s'écartent au contraire de cette loi en sens inverse, et deviennent des fluides relativement peu compressibles. Cette constatation était un acheminement vers la connaissance d'un lien continu entre l'état gazeux et l'état liquide. Mais la découverte de ce lien, connexe de l'obser, vation du point critique et des propriétés de la matière au-dessus de ce point, était réservée à Andrews.

§ 3.

LE POINT CRITIQUE.

Anciennes observations. Cagniard de Latour avait' observé, dès 1822, qu'en chauffant suffisamment un tube

contenant sous pression un liquide surmonté de sa vapeur, la coexistence de ces deux états distincts cessait à une certaine température. De légères variations de chaleur au voisinage de ce point faisaient reparaître ou disparaître la surface de séparation. Ces expériences avaient porté sur l'éther, l'alcool, le sulfure de carbone et l'eau. En 1859, Drion avait effectué sur l'éther chlorhydrique et l'acide sulfureux des observations analogues,

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 431

d'où l'on inférait qu'au-dessus d'une certaine température l'état liquide cessait d'exister et faisait place à une vaporisation totale.

Mais l'étude de l'acide carDécouverte d'Andrews. bonique, comprimé à volonté dans un tube manométrique sous des températures variables, fournit à Andrews le moyen de donner à ces notions une portée et un carac-

tère tout nouveaux. En 1863, dans une lettre adressée au docteur Miller, Andrews (*) décrivait ainsi ses premières observations

« En liquéfiant une partie de l'acide carbonique par la pression seule, et en élevant en même temps la température doucement jusqu'à 88° Fahrenheit, la surface de séparation entre le liquide et le gaz s'effaçait peu à peu, perdait sa courbure et enfin disparaissait. L'intérieur du tube se trouvait alors rempli par un fluide homogène, lequel, lorsque la température était brusquement diminuée ou que la pression s'abaissait un peu, présentait le phénomène de Stries mouvantes ou ondoyantes qui

traversaient toute la masse. A des températures audessus de 88° F., on n'a pu produire aucune liquéfaction

apparente de l'acide carbonique , ou sa séparation en deux formes distinctes de la matière, même avec une pression de 200 à 300 atmosphères. » Andrews étudia ces phénomènes et exécuta des expériences étendues sur la compressibilité de l'acide carbonique, au moyen d'un tube piézométrique en verre com-

posé de trois parties, dont les deux premières avaient 1"1"1,25 et 2nu°,5 de diamètre, et dont la troisième était capillaire. C'est dans cette dernière partie que devait se

trouver localisé le gaz après sa compression. Le tube Philosoph. transact.,1869.

Ana. chim. et phys., 4' série,

t. XXI, p. 208. Tome IV, 1893.

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