Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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DE CHAUX ET D'ALUMINE.
SUR UN GISEMENT DE PHOSPHATES
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On voit que, dans ce gisement, quel que soit le point
on l'on recueille ces phosphates et quelle que soit la nature exceptionnelle de l'échantillon, toujours le phos-
phate de chaux tribasique est accompagné d'une quantité notable et souvent prépondérante de phosphate d'alumine. Le type de cette roche est donc fort différent de celui des phosphorites ordinaires où toujours la chaux suffit à saturer l'acide phosphorique. Voici, en effet, comme termes de comparaison, quelques analyses de ces phosphates concrétionnés ordinaires recueillis dans divers terrains géologiques (*). SABLES
.
phosphatés
,t.
do
s.._1?:
ô `à"..---
2 ed-
^.:
.4
la Somme (Crétacé)
A
Eau avec un peu de matière organique
Sable, argile, etc.. . . . Acide phosphorique (Md) . Acide carbonique (CO2). . S03 CaO 31g0 Al203. Fe203 CaF12
. . .
.
.
.
2,4'2
1,28 38,76 1,66
0,32
18,20
0,06 0,22 0,47 6,95
100,38
t.
5,, ,Ai
8 '.-;.`,2,
C
D
4,71 3,48 33,77 4,03 1,13 45,48 0,07 0,48
4,72 12,99 25.60
12,42 25;73
100,22
99,99
B
0,82 6,25
5,40 2,43 37,65 0,63 1,98 3,50 5,09
11
4,10
36,30 1,08 3,68 4,45
Pour 100 de phosphate de chaux CaFP en moyenne Pour 100 d'acide phosphorique Can'.
L=
z ^a E
4,10 14,40 28,59 2,50 0,17 34,49 0,18 2,47 7,24 4,00
99,04
8,7519,01
() Ces cinq analyses, prises parmi beaucoup d'autres semblables, sont empruntées à M. Lasne qui a fait une étude complète de ces phosphates et par de bonnes méthodes. A se rapporte à un sable phosphatique riche de Beauval (Somme) de là craie grise à Belemnitella quadrata.- B, couche noduleuse à la base de la craie grise, même région. - C, phosphorites noir verdâtres du bois d'Havré , près Mons. - D, phosphorites concrétionnées à
texture poreuse du Berry. - E, nodules très tendres, friables, légers, blancs, gris ou jaunes; après dessiccation au soleil ils pèsent 1.000 kilogrammes environ par mètre cube. Dans les ana-
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- Le tableau suivant donne les quantités de chaux CaO trouvées et, d'autre part, calculées à l'état de phosphate tribasique d'après le poids d'acide phosphorique indiqué dans les cinq analyses ci-dessus A
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C
P207 trouvé dans 100 parties des phosphorites précédentes . 38,76 33,77 25,60 CaO calculée pour constituer du phosphate tribasique avec l'acide P205 trouvé. . . . 45,73 39,81 30,20 CaO trouvée par l'analyse, et déduction faite de la chaux attribuable à CO2 et à 503, ou it l'état de fluorure CaFP 46,32 40,50 30,30
D
E
25,73
28,59
30,36
33,73
32,04
31,77
On voit que seule l'analyse E présente un leger déficit sur la quantité théorique de chaux nécessaire pour constituer du phosphate tribasique avec l'acide phosphorique trouvé dans ces dosages ; mais on remarquera que, dans le cas E, l'oxyde ferrique (7,24 p. 100) sature une partie 'très sensible de l'acide phosphorique. Sauf dans quelques très rares gisements de phosphates provenant des guanos, et dont on parlera plus loin, tous les phosphates aujourd'hui connus : phosphates concrétionnés, rocheux, farineux ou sablonneux, d'origine végétale ou animale ; phosphates vitreux ou agatiformes déposés par les eaux minérales ; phosphates d'origine ignée, etc., tous, quel que soit le gisement étudié, sont formés par du phosphate tribasique de chaux uni de 5 à 9 p. 100 de son poids de fluorure de calcium et mélangé ou non d'argile, de sable siliceux, de craie, de sulfates, quelquefois en proportions très variables. Dans ces phosphates ordinaires, l'acide phosphorique soluble dans le citrate d'ammoniaque ammoniacal, ou acide phospho-
rique dit assimilable, ne dépassé jamais de 0,6 à 0,8 p. 100. lyses A, B et C, la matière avait été séchée au préalable à l'exsiccateur en présence d'acide sulfurique concentré.