Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)

SUR UN GISEMENT DE PHOSPHATES

DE CHAUX ET D'ALUMINE.

Cette troisième catégorie de phosphates se trouve dans et des terrains relativement récents. Ceux de la Somme

où les êtres organisés ont commencé à paraître, se poursuit jusqu'à l'heure actuelle. Des dépôts de phosphates mélangés d'argile et de calcaire continuent à former, en effet, encore aujourd'hui de véritables terrains nouveaux non loin des rivages de l'Afrique australe, aux dépens des débris de matières animales ou végétales qui s'accumulent le long de ces côtes, comme l'ont établi les sondages récents du Challenger. Les phosphates des guanos, et ceux que nous avons rencontrés dans la grotte de Minerve et plus tard dans celle de Bize,, ont une origine analogue. Dans ces galeries, transformées aujourd'hui en vastes ossuaires , les grands quadrupèdes quaternaires, les chauves-souris qui habitent encore ces cavernes et l'homme préhistorique lui-même ont, durant des centaines de siècles, accumulé leurs dépouilles et leurs excréments qui, sous l'influence des ferments bactériens et nitriques, se sont peu à peu

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de Mons dans le crétacé ; ceux des Ardennes, de la Meuse, du Pas-de-Calais , dans l'infracrétacé ; ceux du Quercy dans l'oligocène ; ceux du Gard, de la Drôme, de l'Ardèche dans l'albien; ceux du massif de Dekma (département de Constantine) dans le nummulitique. Dans les Vosges, la Côte-d'Or, Saône-et-Loire, la Haute-Saône, les terrains à

phosphates se disposent suivant une longue bande qui représente l'ancien contour des mers du lias.Les restes d'algues, de coquillages, de spongiaires, de reptiles, de poissons et la matière azotée que renferment tous ces phosphates, suffirait à démontrer leur origine organique. La plupart proviennent, grâce à un mécanisme dont nous allons parler, de débris animaux ou végétaux ayant vécu' sur les rivages ou près des rivages des anciennes mers, et ce phénomène, qui débutait aux temps géologiques phosphates de la craie grise de p. 270) attribue, lui aussi, lesgéologiques, et M. Lasne lui-même Mons a des amas de guanos (Bull. Soc. géol. de France, 3e série, t. XVIII, p. 451) reconnaît phosphorites de la craie grise de que les accumulations de couche noduleuse, véritable encheDoullens débutent par une empâtés de phosphates et emprisonnant vêtrement de serpules préoccupé des spongiaires et de nombreux tests de coquilles. Mais de ces phosphates, qui d'après ses surtout de la composition généanalyses, d'ailleurs excellentes, répondent à la formulemalgré M. Lasne conclut que, rale de rapatite Ps0"Ca3F1, toutes ces preuves visibles de leur origine directement orgapar les nique, ces phosphates proviennent de la dissolutionCet argul'apatite des terrains plus anciens. 'eaux carboniques de composition chimique ne démontre qu'une ment fondé sur la Fi de chose, c'est la grande stabilité du groupement P3012Ca3 chaux saurait nier que le phosphate de rapatite. Mais l'on ne résidu minéral de l'os des os n'ait une origine animale : orjelel'ai montré il y a longcalciné répond exactement, comme est bien temps, à la composition P602iCaG (CO', F12, Cl') quiremplace le groupement (CO') bivalent celle de l'apatite où partiellement, en quantité plus sensible, il est vrai, que clans .rapatite, mais toujours en proportion équivalente, Fr ou CP.

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transformés en nitrates, sulfates et phosphates. Les phosphates ou plutôt les guano-phosphates de Minerve sont donc des guanos en roche, tels que ceux de Pérou, de la Patagonie, des îles des Antilles - analysés par Boussingault, Malaguti, etc. Leur origine animale indé-

niable, la présence dans ces amas puissants de la brushite et du phosphate d'alumine spécial qu'on n'a trouvé jusqu'ici que dans les guanos caractérise bien leur origine et

leur nature. Nous pensons du reste que ces phosphoguanos de Minerve sont les premiers dépôts de guanos, ou du moins de guanos en roche, découverts en Europe

et non en quantité négligeable, car ce gisement représente à cette heure plus de 1:20.000 tonnes de guano-phosphates et 300.000 au moins si l'on juge de l'inconnu par le connu. Mais, grâce aux conditions toutes particulières et relativement simples où ces phosphorites se sont ici formées comme en un vase clos, entre la roche permienne calcaréosiliceuse et presque inattaquable du sous-sol, et le num-