Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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SUR UN GISEMENT DE PHOSPHATES
DE CHAUX ET D'ALUMINE.
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de ces fermentations successives qui font disparaître peu à peu la matière organique. Mais ces sulfates et phosphates résiduels ont plusieurs origines. Pour ne parler que de ces derniers, on sait que les phosphates de potasse, de magnésie et de chaux ne manquent dans aucune cellule végétale ou animale ; ils restent donc définitivement en nature, à côté des phosphates du squelette proprement dit après que la putréfac-
mulitique dés parois latérales et de la voûte qui à fourni, comme on va le voir, la majeure partie de la chaux de ces dépôts, il est possible de préciser la suite des réactions qui ont donné naissance à ces phosphates, et de montrer ensuite que ces réactions n'ont pas été différentes sur les rivages des mers de la craie, du lias ou de l'époque quaternaire .alors que se formaient les phosphorites de la Somme, de la Meuse, des Ardennes, ou les guanos rocheux des mers des Antilles et du Pérou. C'est ce que les observations faites à Minerve et les expériences confirmatives qu'elles nous ont suggérées nous permettent, pensons-nous, d'établir. Remarquons qu'en se décomposant sous l'action des
humeurs contiennent presque tous du phosphore à l'état d'acide phosphorique conjugué organique : protagon, lécithine, nucléine, nucléoalbumine (*), etc. Durant la putréfaction, ces substances cèdent la partie phosphorique de
albuminoïdes, d'origine animale ou végetale, donnent de l'ammoniaque en abondance, des amides complexes aptes à se détruire à leur tour en produisant de l'ammoniaque et des acides gras et lactiques, de l'acide carbonique en excès, de l'hydrogène sulfuré, un peu d'hydrogène libre et d'azote,, enfin des produits phosphorés fixes et volatils (*). Cette première phase ou phase de réduction est suivie d'une phase contraire ou d'oxydation aussitôt que le dégagement d'acide carbonique a pris fin. Alors intervient l'oxygène de l'air qui, soit directement, soit surtout
grège) à l'ammoniaque qui se forme en même temps et de ce phénomène résulte du phosphate d'ammoniaque dont nous ,allons voir le rôle important. Mais. il est une troisième origine à l'acide phosphorique : c'est l'oxydation directe des phosphines produites dans la période initiale de la putréfaction, ainsi que l'oxydation des principes phosphorés normaux de l'économie qui, tels que la plastine, la jecorine et d'autres principes mal connus, contiennent, sous une forme organique encore mal déterminée, du phosphore souvent en quantité notable. Dans
bactéries anaérobies de la putréfaction, les matières
grâce aux ferments aérobies, oxyde les amines qui s'étaient produites et les acides gras ou lactiques de sels ammoniacaux, transforme leur azote en produits
oxygénés et change le soufre ou le phosphore des corps sulfatés ou phosphorés en acide sulfurique et phosphorique qui s'unissent à l'ammoniaque et à la chaux, si celle-ci est présente. Le nitre , les sulfates et les phosphates restent toujours, en effet, comme résidus ultimes (*) Voir A. Gautier et Étard, Comptes rendus Acad. sciences, t. XGIV, p. 1357.
tion a pris fin. D'autre part, les tissus mous et les
leur molécule (au fur et à mesure que celle-ci se désa-
la phase aérobie de ces transformations, ce phosphore
s'oxyde sous l'influence des ferments oxydants pour donner de l'acide phosphorique nouveau. Pour nous rendre compte de l'importance de ce dernier phénomène, nous avons voulu doser le phosphore organique de quelques substances, choisissant particulièrement les tissus mous de l'animal ou des plantes qui nous
servent d'aliments les plus usuels. Nous avons, pour cela, fait successivement le dosage du phosphore de ces (*) Elle contient 0,3 p. 100 de phosphore combiné.