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Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)

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DE CHAUX ET D'ALUMINE.

SUR UN GISEMENT DE PHOSPHATES

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15,51

Eau perdue jusqu'à 1800

Eau de 180' au rouge (avec très peu de matière or8,50 11,76 14,79 0,091

ganique) C

Ca 0 Mg 0

Si 02 ( à l'état de quartz insoluble dans la soude après 13,04 désagrégation par SO,I12 ) 16,08 Si 02 combiné (à l'état de silicates) 16,46 Al203 dont 6,53 soluble en II Cl au 10' 3,21 FeO'2 partiellement soluble en IIC1 au 10' 0,576 P20 0,80 Acide titanique TiO2 très peu Acide vanadique 101,72

Ces résultats, en tenant compte de l'état des diverses substances ci-dessus dosées, conduisent à la composition suivante Eau de constitution et hygrométrique (en faible partie).

Eau de constitution et traces de matières organiques. Calcaire.

'Carbonate de manganèse Quartz Argile

Alumine en excès (à l'état d'hydrate) Phosphate ferrosoferrique Sesquioxyde de fer en excès (bauxite, limonite). Acide titanique.

.

15,51 8,50 26,42 0,187 13,94 27,03 5,29 1,23

2,55 0,80

On voit que cette argile, d'ailleurs presque exempte

de calcaire en d'autres points, contient de l'hydrate Ji

d'alumine apte à se transformer en phosphate sous l'action du phosphate d'ammoniaque autrefois produit. C'est par l'action du phosphate d'ammoniaque sur les argiles et hydrargilites que se sont formés les phosphates .d'alumine mélangés au phosphate de chaux que l'on a signalés en quelques rares gisements : dans la petite île d' Alia Vala près de Saint -Dominique , dans celle de

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Redonda (Mexique), dans celle du Commandeur (côtes de

la Guyane), îles à guano où les produits ammoniacaux provenant de la décomposition de matières animales ont attaqué et phosphatisé les roches sous-jacentes (*) Il m'a été facile de reproduire ces faits expérimentalement. J'ai délayé 15 grammes environ d'alumine à l'état de précipité gélatineux dans une solution en excès de phosphate d'ammoniaque ordinaire. J'ai laissé ce mélange à l'air vers 30° jusqu'à dessiccation complète. J'ai

lavé alors complètement le résidu à l'eau, puis je l'ai redissous dans l'acide chlorhydrique étendu, et j'ai précipité à froid de cette solution, par l'acétate sodique en excès, le phosphate d'alumine qui s'était formé. Je me

suis assuré que toute l'alumine employée avait ainsi disparu, transformée à la température ambiante- en phos-

phate d'alumine très obscurément cristallin, formé de petites lamelles triangulaires ou de prismes. L'analyse de cette substance après dissolution, précipitation et dessiccation dans le vide, conduit à la formule P205, Al203, 7E120

qui répond exactement à la minervite. L'argile elle-même paraît accessible à l'action du phosphate d'ammoniaque. J'ai chauffé à 85° environ, pour hâter la réaction, 1 Ig",5 de kaolin et 18 grammes de phosphate d'ammoniaque dissous. Après 90 heures, j'ai lavé le résidu à l'eau chaude et je l'ai traité par de l'acide

chlorhydrique faible, enfin j'ai précipité cette solution par un excès d'acétate sodique. J'ai obtenu ainsi Ogr,62 de phosphate d'alumine contenant un très léger excès d'alumine.

Au contraire, il ne se fait pas de phosphate d'alumine (*) On aremarqué que sur les récifs coralliens calcaires où les oiseaux de mer déposent leurs excréments, la roche est attaquée sur une forte épaisseur et en partie dissoute et transformée en phosphates par les eaux provenant du lavage de ces guanos. .