Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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L'INDUSTRIE DU PÉTROLE
AUX ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.
Les hydrocarbures du pétrole naturel sont presque exclusivement formés de carbures saturés homologues dont il existe plusieurs sortes isomères ; après le cracking, ces hydrocarbures sont mélangés à d'autres de séries diverses, à des oléfines surtout. Si la température n'est pas très haute, on obtient des
carbures plus légers qui sont , pour la plupart , des liquides. Si la température est très haute, ces liquides deviennent de plus en plus volatils, gazeux même comme
le formène, l'éthylène; il se forme, en résumé, du charbon, quelques carbures lourds et surtout des carbures plus légers, plus inflammables, à molécule moins chargée de carbone et d'hydrogène. Cette destruction, donnant lieu à des composés moins
complexes d'autres séries, a été vérifiée par Thorp et Joung sur les derniers termes de la série des carbures saturés, appelés aussi paraffines , qui sont solides et constituent la paraffine proprement dite.
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Ils ont constaté qu'en la distillant sous pression, elle se décompose, pour la majeure partie, en carbures de la série des oléfines et, pour une faible partie, en carbures de la série des paraffines. Si, au lieu d'opérer dans ces conditions, on dirige de
la paraffine sur du coke porté au rouge, elle se transforme surtout en produits gazeux; une analyse de ces gaz a donné CH' (gaz des marais) C' H" (éthylène) H (hydrogène)
CO (oxyde de carbone) CO' (acide carbonique)
51,92 28,91 5,65 8,91 0,82
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chaleur a pour effet de produire des oléfines liquides, des gaz et du coke. Les oléfines liquides sont , pour l'éclairage, de qualité inférieure aux hydrocarbures saturés naturels du pétrole. La méthode américaine est donc logique parce qu'elle se propose de retirer de l'huile brute les produits qui s'y trouvent, en leur faisant subir le moins d'altération possible : naphtes, pétroles lampants, huiles lourdes, paraffines.
La méthode que suivent les raffineurs français est, au contraire, absolument irrationnelle. Après avoir extrait le naphte et le pétrole lampants, on s'efforce de détruire les huiles lourdes, excellentes pour le graissage, ainsi que la paraffine qui a une valeur élevée, et de les changer en huiles d'éclairage dont la basse qualité altère l'huile d'éclairage à laquelle on l'incorpore. Cette méthode n'est pas d'origine française. Elle représente une modification fâcheuse d'un procédé breveté, en 1859, par Atwood, de Boston, et appliqué par J. Merrill, de la « Down Kerosene Oil Company ». Au début de l'exploitation du pétrole, l'huile lourde étant à peu près sans valeur, 10 cents le gallon, M. Mernul la soumit au procédé Atwood, qui consiste à décomposer l'huile dans des vases en fonte par une tempéra-
ture aussi peu élevée que possible sous l'action d'un courant de vapeur. Il obtint de l'huile à 0,800 de densité, qu'il vendait 90 cents à 1 dollar 40 le gallon. On dit que la « Down Kerosene Company » pratique encore ce genre de fabrication, qui doit donner un rendement plus fort que la décomposition brutale par la chaleur, suivie en France, et fournir de meilleurs produits.
Les hydrocarbures légers de la série saturée se comportent de la même façon. Ainsi la décomposition des huiles de pétrole par la
Nous terminerons ce chapitre en indiquant les prix de vente par gallon des principaux produits marchands retirés des huiles brutes américaines ainsi que les