Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)

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APERÇU GÉNÉRAL

compagnons bâtirent encore plusieurs usines dans les gouvernements du Centre de la Russie. C'est là, à Toula, que Pierre le Grand fit la connaissance de ce forgeron, Nikita Demidoff Antoufieff, qui fut le fondateur de la maison des Deinidoff et qui, grâce à son intelligence, à son habileté dans la fabrication de produits en fer et à son caractère entreprenant, plut au Tzar et put ainsi rendre de grands services à l'industrie minérale de la Russie centrale, de l'Oural et de la Sibérie. Les premières recherches de minerais de fer dans k

pays d'Olonetz avaient eu lieu en 1670; les gisement, qui y avaient été découverts passèrent peu après entre' les mains d'un Danois, Boutenant von Rosenbouche, sous condition de fournir au gouvernement un certain nombre de canons et de projectiles qui seraient fabriqués dans l'usine de Petrovsk, bâtie en 1678. Après un certain temps,

ces établissements repassèrent de nouveau entre les mains du gouvernement, qui chargea William de Guennine de leur réorganisation. C'est lui qui fit venir de l'étranger plusieurs contremaîtres et qui , avec leur aide, installa la fabrication de l'acier, de la tôle, des ancres, du fil de fer, des clous, etc. ; enfin qui mit ces usines en état de fournir à la marine tout ce dont elle avait besoin en fait de munitions de guerre. Poursuivant aven énergie l'idée de créer une industrie sidérurgique alimentée par les combustibles minéraux, le gouvernement fit d'actives démarches en vue d'amener des industriels à établir, dans le Sud de la Russie, des usines privées.

Les produits sidérurgiques, qu'il fallait transporter depuis l'Oural à plus de 2.000 kilomètres de distance, étaient hors de prix dans tout le Sud de la Russie : il en résultait nécessairement de grands inconvénients pour les industries indigènes et surtout pour l'agriculture. En 1799 fut construite l'usine de Lougansk, dans le gouver-

SUR L'INDUSTRIE MINÉRALE DE LA RUSSIE.

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nement d'Ekaterinoslav, et plus tard, vers l'année f83o, furent bâties quelques autres usines : c'est de cette époque que datent les premiers essais de traitement des minerais du pays au combustible minéral indigène ; malheureuse-

ment ces essais n'eurent point de succès. Le même insuccès arrêta d'autres tentatives faites dans ces contrées : ainsi, en 1845, on installait une usine à Kertch pour y fondre le minerai des environs avec l'anthracite du bassin du Donetz ; l'opération ne donna pas de bons résultats et on transporta les essais dans le bassin même du Donetz ; on y b-âtit, en 1859, l'usine de Pétrovsk,

et plus tard, en 1870, fut achevée la construction de l'usine de Lisitchansk, où l'on reprit les essais qui avaient échoué à l'usine de Pétrovsk ; malheureusement

on n'obtint pas à Lisitchansk de meilleurs résultats. Les nombreuses tentatives du gouvernement pour introduire dans le Sud de la Russie la fabrication de la fonte au combustible minéral indigène n'eurent aucun succès L'honneur de la réussite, sous ce rapport, appartient à l'anglais John Hughes et à un riche capitaliste russe, M. Pastoukhoff. M. Hughes, ancien ingénieur des forges de Milwell, à Londres, passa, en 1869, avec le gouverne-

ment russe un contrat et reçut de l'État de fortes commandes de rails sous condition- de construire à ses frais une usine pour la fabrication de la fonte, capable de produire 100 tonnes par semaine, et d'aménager un charbon7 nage produisant journellement 2.000 tonnes. Le premier haut-fourneau fut mis eu marche en avril 1871 ; en 1876,

on en construisit un second, et maintenant cette usine possède cinq hauts-fourneaux ; la production annuelle de l'établissement est de 98.000 tonnes de fonte, 16.500 tonnes

de fer et 49.000 tonnes d'acier en lingots ou en rails. Presque en même temps que M. Hughes, M. Pastoukhoff commença la construction de son usine dans le pays des cosaques du Don, pour la fabrication de la fonte à l'an-