Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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588 ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD
fond de la cuvette et de la limite de pénétration du houiller, est reconnue en Belgique (voir la carte générale des mines) jusqu'au-dessous du village de Dour ; à partir de ce point elle est tout entière masquée Par le dévonien;
elle s'enfonce donc vers le sud - ouest, sans qu'aucun indice permette de présumer, plus loin un retour vers l'ouest ou vers le sud-ouest. Ainsi, de quelque côté qu'on prenne la question, 'tous les indices concourent à montrer que les couches de Dour
et de Valenciennes se suivent parallèlement jusqu'au delà de la frontière, et que, par conséquent, d'un côté comme de l'autre, elles appartiennent à une même cuvette, dans le fond de laquelle elles se rejoignent en profondeur,
malgré la barrière apparente qui existe à la surface, et que cette cuvette n'indique nulle part une tendance à se rétrécir du côté de l'ouest. Faut-il maintenant invoquer un brusque accident, nord-
sud, ou nord-ouest-sud-est,, sinuosité des plis ou faille transversale, qui ramène le bord de la cuvette vers le nord, à Onnaing ou à quelque autre point de la partie exploitée à Valenciennes? Théoriquement cela est possible, mais la limite de l'affleurement du terrain houiller au Tourtia est en somme assez bien connue, et on a assez de l'enseignements (si incomplets qu'ils soient encore), sur l'allure des couches voisines, pour affirmer que-cet accident 'ne les a pas affectées d'une manière sensible. Or
il est tout à fait inadmissible qu'un accident tranversal - qui dé'place ainsi de plusieurs kilomètres toute lapartie sud
de la. Cuvette, n'ait à lalimite de ce déplacement aucune influence sur les -' couches situées plus au. nord. Quand près de 'Douai il y a un décrochement, ou du moins un
déplacement semblable vers le nord des bords de la cuvette, tous les faisceaux de couches connus (et même les ondulations de la surface des terrains primaires) en ressentent l'influence et participent à la même direction.
ET SUR LE BOULONNAIS.
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On peut donc affirmer, avec une certitude aussi grande que celle d'aucune déduction d'ordre géologique, qu'un tel décrochement n'existe pas à l'ouest de Quiévrechain. Il ne faut pas oublier pourtant que la stratigraphie de montagnes (et l'on est ici, géologiquement parlant, en pleine zone montagneuse) réserve souvent bien des surprises, et que deux inductions qui, prises isolément, semblaient toutes deux inattaquables, se sont trouvées plus d'une fois mener à des résultats contradictoires. Ce serait précisément le cas ici : car M. Olry, dans une analyse très serrée (*), a montré que toutes les galeries poussées entre. Aniche et Valenciennes jusqu'à la rencontre des terrains anciens de bordure, ont trouvé, sans faille visible, le retour des assises de base du bassin, dépassant à peine la verticale (50 ou 60° au plus), et que par conséquent le bassin est là complet, affectant la forme d'un U incliné. Il est clair que cette conclusion semble en opposition avec celle à laquelle nous venons d'arriver par une autre voie. En effet, d'une part on est amené à considérer le massif paléozoïque de la limite sud comme faisant partie d'une nappe de recouvrement, c'est-à-dire comme superposé à la cuvette houillère ; et d'autre part les exploitations montrent que les couches de houille les plus voi-
sines, au lieu de continuer à s'enfoncer au sud de ce massif, se retournent et s'étalent vers le nord. La contradiction serait formelle, si l'on considérait toutes les couches de houille comme constituant un tout inséparable; elle disparaît, si l'on admet que, comme à Landelies, il y a une distinction absolue à faire entre deux parties du terrain houiller, l'une restée en place, l'autre représentant une masse charriée. A la cuvette houillère proprement dite n'appartiendraient que les houilles (*) Bassin houiller de Valenciennes, p. 21 et suiv.