Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)

ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD

ET SUR LE BOULONNAIS.

chain, et les empreintes recueillies dans ces dernières leur assignent nettement l'âge du faisceau récent du Pasde-Calais. On ne peut donc guère faire correspondre au faisceau de Denain que les couches demi-grasses de la base du bassin de Dour (entre les couches Massets et Grand-Bouillon). Or, il est certain qu'il n'y a entre ces deux systèmes aucune analogie : l'épaisseur du faisceau et le nombre des couches sont bien plus considérables à Denain ; la qualité des houilles n'est pas la même; dans la partie stérile de la base, on ne retrouve pas le poudingue houiller si caractéristique à Mons; ce sont là sans doute autant d'objections, dont on piiit différemment apprécier la valeur. Ce ne sont pas sans doute des changements plus considérables que ceux qu'on est en droit de supposer dans un intervalle de 20 kilomètres; ce sont pourtant des variations exceptionnellement rapides. Elles seraient bien plus facilement admissibles même pour un moindre intervalle, si on s'était déplacé normalement à la direction, et c'est peut-être dans ce sens qu'il 'faudrait chercher l'explication de la difficulté ; il est en effet très admissible théoriquement que le lambeau de Denain, tout en venant du sud, ne vienne pas de l'extrême limite du bassin. Une seconde objection m'a plus longtemps embarrassé; je crois cependant maintenant qu'on peut y répondre d'une manière plus complètement satisfaisante. D'après ce qui précède, le paquet de Denain serait l'extrémité de la masse charriée vers le nord et correspondrait à cette partie où j'ai dit que théoriquement la charnière anticlinale se reconstitue avec toutes les couches qui l'enveloppaient primitivement. Dans cette partie, comme le montre la coupe schématique (fig. 2), les terrains devraient donc être renversés, non paS seulement en quelques points par suite des froissements secondaires, mais dans leur ensemble ; dans les parties qui se

'replient en u, les couches les plus anciennes devraient -être au centre; dans celles qui se recourbent en n, les plus récentes devraient former le noyau. Or, on sait que la nature différente du toit et du mur permet en général de juger sans ambiguïté si un faisceau de couches est renversé ou non. Ce criterium montre ici que la cuvette de Denain est une cuvette normale, dont le centre est bien occupé par les couches les plus récentes du faisceau. Cette difficulté s'explique si l'on suppose simplement que la voûte anticlinale n'est pas une voûte simple, mais une voûte formée par un double repli, comme le montre Je croquis ci-joint (fig. 7). Mais il y a une preuve bien

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H, Fig. 7.

Rétablissement hypothétique de l'extrémité du pli couché; Denain. D, dévonien supérieur. G, calcaire carbonifère. D, houiller stérile. h3, couches de houille (faisceau gras).

plus décisive, qui empêche en tout cas de s'arrêter à cette

objection; c'est que dans la coupe même que j'ai prise pour type au début, dans la coupe de Landelies, où l'interprétation n'est pas douteuse, puisque les couches ont .été exploitées au-dessus et au-dessous de la faille qui correspond au cran de retour (faille de la Tombe), les .choses se passent exactement de la même manière qu'à Denain; là aussi le noyau de la voûte anticlinale a été entraîné des bords du bassin au-dessus de sa partie médiane, amenant avec lui un paquet de terrain houiller