Annales des Mines (1894, série 9, volume 5)
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ÉTUDES SUR LE BASSIN .HOUILLER DU NORD
une tendance à les faire redescendre le moins possible et, cherchant surtout une orientation générale, j'ai été amené à négliger ( en le disant d'ailleurs ) certaines sinuosités que je considérais comme aberrantes. J'étais aussi gêné par l'idée préconçue que les synclinaux pouvaient s'atténuer et disparaître, rnais non pas converger pour se fondre en un même pli. J'ai depuis repris plusieurs fois la même étude., et je me suis bien vite aperçu qu'il fallait procéder avec plus de rigueur, non seulement
pour contrôler la méthode, mais pour en tirer parti. Dire qu'une ligne de dépressions ou de saillies est aberrante, c'est simplement dire sous une autre forme qu'on n'en a pas tenu compte, et rien n'autorise ainsi à faire un choix entre les données. Tous les détails doivent s'expliquer, à moins d'être déclarés inexacts; chaque sinuosité doit donner non seulement un point , mais une direction ; les lignes de plis doivent être rigoureusement normales aux courbes de niveau, quand elles les traversent, ou les suivre à peu près parallèlement, et j'ajoute même, quoique ceci ne soit pas nécessaire, qu'on doit obtenir deux système de plis, qui se croisent partout exactement à angle droit. Tout point où ces conditions ne sont pas remplies d'une manière . satisfaisante doit être considéré comme une objection ou comme une preuve qu'on a fait quelque part une fausse interprétation. A cette condition seulement le problème, ainsi étroitement posé est susceptible d'une solution, et si les plis ainsi trouvés vont se raccorder à ceux de la côte, on pourra attacher quelque valeur aux résultats et y voir un argument en faveur du principe. ,
La carte (fig. 9, p. 629) donne le résultat de ce nouveau travail ; j'ai adopté, entre Boulogne et l'écueil de Bassurelie , d'après la carte au , quelques modifications aux anciennes courbes de niveau dont je m'étais d'abord servi (carte du génie au. o). Ces modifications ne o
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ET SUR LE BOULONNAIS.
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changent pas l'allure générale des fonds, mais elles suffisent à montrer que les courbes de profondeur sont malheureusement bien loin d'avoir atteint une .précision définitive.
Il importe d'autant plus de mettre d'abord en évidence
les traits généraux qui se dégagent avec une netteté incontestable et qui donnent l'orientation d'ensemble
c'est avant tout (en dehors des limites de la carte) la grande fosse de la Manche , qui atteint 174 mètres de profondeur au nord-ouest du Cotentin, et qui forme jusqu'au méridien de Portsmouth une véritable vallée sousmarine ; plus à l'est, elle s'étale et s'efface partiellement; mais l'allure des courbes de niveau et celle des dépres-
sions voisines semblent autoriser à la relier à la large dépression qui se trouve en face de Dieppe et de la vallée d'Arques ; c'est-à-dire que ce premier pli s'infléchirait progressivement du nord-est vers l'est et vers le sud-est.
Au nord, une seconde vallée, moins profonde, mais aussi nettement marquée, avec des profondeurs de 60 à 80 Mètres, commence à s'accuser au sud' de File de Wight et se continue vers le nord-est jusqu'au-dessous de la pointe de Beachy Head. Là le fond se relève, mais la dépression reste bien dessinée, avec inflexion progres-
sive vers l'est jusqu'au nord de l'écueil de Bassurelle. C'est cette dernière partie que j'avais cru à tort, dans mon premier essai, pouvoir considérer comme une ligne aberrante, distincte du réseau des plissements.
Enfin, plus près de la côte anglaise, et notamment au-dessus et à l'est de l'île de Wight, une série d'autres dépressions s'alignent de l'est à l'ouest, parallèlement à la ligne moyenne du rivage.
Ces données sont déjà suffisantes pour accuser le caractère ondule' des fonds de la Manche et pour montrer
que la direction générale de ces ondulations, est en