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NOTE SUR LES CORROSIONS 'PAR PUSTULES

des réchauffeurs, bien que les bulles d'air s'accumulent de préférence 'sur les premières. Cette observation mettrait plutôt en cause l'action des gaz dissous ; il est donc possible, probable même, que les deux modes d'attaque agissent simultanément. Dans tous les cas, il paraît acquis que la cause pre' mièrede la formation des pustules réside dans les gaz que l'eau d'alnnentation renferme à l'état de dissolution. Plus ces gaz sont riches en oxygène et probabletnent aussi en acide carbonique, et plus l'action qu'ils exercent est énergique. Une fois cette action commencée, elle -

peut se continuer ou s'aggraver par l'effet de phénomènes

électriques dus au contact de la rouille produite et du métal intact formant une sorte d'élément de. pile. Ce qui .semble le démontrer, c'est que, pour arrêter la pustulence, il est indispensable d'enlever toute trace de rouille existant dans les cavités déjà formées ; s'il y reste un peu d'oxyde de fer, même sous une couche de peinture, le

mal ne tarde généralement pas à reparaître. Dans le même ordre d'idées, M. Roland nous a cité un cas remarquable de corrosions pustuleuses sur les feuilles de coup de feu d'une chaudière à bouilleurs qui avait la propriété . de s'électriser. Les phénomènes de cette nature sont encore peu connus, mais l'influence qu'ils exercent ne parait plus douteuse depuis qu'elle a été mise en évidence par les expériences de Manchester.

Mode d'attaque des tôles corrodées par pustules. L'irrégularité de l'attaque des tôles par les eaux 'aérées et la concentration de Cette attaque sur dès points déterminés, isolés les uns des autres, semblent, a priori, assez étranges. Cependant, on s'explique cette particularité si l'on, remarque que le fer ou l'acier doivent être considérés comme de véritables brèches, formées par des' grains de fer pur empâtés.dans une masse plus ou moins

DES CHAUDIÈRES A VAPEUR,

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carburée. Cette constitution des tôles, qui peut se

modifier par sauts brusques d'un point à un autre, leur donne une sensibilité variable à l'oxydation ; de plus, les actions électriques consécutives à la formation d'une première tache de rouille ne se manifestent qu'à l'endroit où cette tache se trouve, de sorte que le métal est sujet à se creuser progressivement en un point, sans être. sensiblement altéré aux alentours. Enfin, la concentration des bulles d'air en des points déterminés, et notamment à l'intérieur des cavités déjà formées, où elles sont, en quelque sorte, absorbées par la rouille préexistante, tend encore à localiser les effets observés. Influence de la nature du métal sur la formation des pustules. - On conçoit, d'après ce qui précède, que la nature du Métal constitutif des tôles joue un rôle important dans la formation des corrosions pustuleuses. Si ce métal est bien homogène, la localisation des pustules y sera moins accentuée; s'il. est de nature poreuse, il sera plus imp?essionnable à l'action des gaz oxydants ; il en sera notamment ainsi, quand le métal contiendra des traces d'oxyde qui le rendront plus poreux et, par suite, plus facilement attaquable ; de plus, cet oxyde est susceptible de constituer avec le fer un élément de pile. M. Cornut a remarqué que si, après avoir enlevé la poudre remplissant une pustule, on lave soigneusement la cavité correspondante; on en trouve la paroi formée par un métal brillant à texture spongieuse ; il faut peut-être

conclure de là que les tôles sont surtout rongées aux

endroits où elles présentent une surface rugueuse. Si l'on fait abstraction de cette influence, le fer paraît résister d'autant mieux à l'action de l'air humide qu'il est associé à une quantité plus grande de carbone ; par suite, le fer. forgé se rouille plus facilement que la fonte. Il est assez difficile, à ce point de Vue, d'établir des compaTome V, 1891.