Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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ÉTUDE THÉORIQUE ET PRATIQUE
DES LOCOMOTIVES COMPOUND.
et 11 kilogrammes, la dépense de vapeur par cheval-
Dans les marches économiques, le travail développé au grand cylindre est toujours plus élevé que celui développé au petit cylindre. D'après le tableau précédent, la marche la plus économique serait la marche n° 1. La dépense de la marche n° 9, qui ne diffère de la marche n° 1 que par la vitesse,
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heure augmente d'environ 1,3, c'est-à-dire de 15 p. 100.
L'économie est alors fortement réduite. Il faut donc. chercher à éviter d'étrangler la vapeur au régulateur. A cet effet, il serait nécessaire de calculer d'une façon convenable les dimensions des cylindres et de leurs espaces libres : sinon, et c'est, je crois, le cas pour la machine du Nord, il est encore préférable d'étrangler au régulateur malgré le peu d'économie que présente cette manière de procéder. Il apparaît assez nettement que la raison d'être d'une machine co,mpound est l'utilisation de hautes pressions. Si on peut faire une détente à peu près complète dans un seul cylindre, il est parfaitement inutile, il peut même -être nuisible d'avoir deux cylindres. La dépense varie en raison inverse de la pression au réservoir intermédiaire ; c'est une conséquence de ce que nous disons ci-dessus, car la pression au réservoir dépend de la pression d'admission au cylindre HP. Elle dépend aussi du rapport des admissions aux cylin-
dres à haute et à basse pression. Mais, malgré l'indépendance des distributions, les admissions, surtout au cylindre BP, ne peuvent pas varier dans des limites aussi étendues qu'on le voudrait. A ce dernier cylindre, il faut se tenir entre 50 et 60 p. 100 d'admission ; au-dessus de 60 p. 100, on ne fait pas une détente suffisante ; au-
dessous de 50 p. 100, il se produit des contrepressions fort élevées, seulement admissibles dans le. cas où la pression au réservoir est supérieure à 5 kilogrammes. Au cylindre à haute pression l'admission peut varier davantage, entre 30 et 50 p. 100. La dépense augmente avec la vitesse, mais pas beaucoup. La marche à 120 kilomètres à l'heure est encore assez économique. Cette augmentation de la dépense avec la vitesse tient principalement à la distribution.
est, aussi, voisine du minimum. Il en résulte que la machine du Nord est surtout apte à développer un travail considérable, plus de 800 chevaux, à une allure pas trop rapide, 60 à 75 kilomètres à l'heure. Elle est beaucoup moins avantageuse si elle doit effectuer peu de travail en marchant très vite, si, par exemple, elle a à remorquer des trains peu chargés à la vitesse de 100 kilomètres à l'heure.
Le tableau ci-dessus montre encore qu'une machine compound peut effectuer des travaux très variables sans
perdre tout à fait ses avantages. D'après une opinion assez répandue, une machine compound serait peu élastique et son fonctionnement deviendrait très défectueux dès que l'on s'écarte des conditions de marche prévues. S'il y a du vrai dans cette opinion, il y a aussi beaucoup d'exagération. Du reste, ne pourrait-on pas en dire autant de toutes les machines, sans exception ? Je crois qu'il y a là surtout une question de construction et qu'une machine compound bien construite et ensuite bien dirigée peut être aussisouple que n'importe quelle autre machine. Un fait intéressant à remarquer, c'est que la machine compound perd de ses avantages quand le travail effectué diminue, tandis que c'est le contraire qui arrive dans les machines monocylindriques.
17. Comparaison entre les résultats théoriques et ceux
obtenus dans la pratique. Expérience effectuée en service courant.
M. du Bousquet, ingénieur en chef de la traction à la compagnie du Nord, a bien voulu me communiquer les