Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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DES LOCOMOTIVES COMPOUND.
ÉTUDE THÉORIQUE ET PRATIQUE
en vue le cas extrême où la machine fournit le travail maximum, sinon elle manque de souplesse et travaille d'une façon médiocre quand elle fournit un travail modéré.
Il y a, en outre, un point qu'il ne faut pas perdre de vue: c'est que la vapeur évacuée dans l'atmosphère pendant l'échappement anticipé doit toujours être à une pression suffisante pour qu'il n'Y ait pas aspiration des gaz de la boîte à fumée. Il y a donc une limite pratique à la détente. D'un autre côté le volume du cylindre à basse pression doit être assez grand pour éviter les tirages trop violents. Il est vrai que, pour arriver à ce résultat, il y a un autre moyen : l'augmentation de la section d'échappement. On trouve, à prendre cette dernière mesure, cet autre avan-
tage, que la contrepression est moins grande pendant l'échappement proprement dit. L'examen des condensations de vapeur conduit aussi à la conclusion qu'il ne faut pas exagérer le volume du grand cylindre. En effet les condensations sur les surfaces couvercle, qui ont une valeur bien supérieure (double ou triple suivant les cas) à celle des condensations sur la surface cylindrique, sont proportionnelles au carré
du diamètre du cylindre. Dès lors il est nuisible que ce diamètre soit trop grand. Un des avantages des machines compound, c'est que les condensations de vapeur y sont moins importantes que dans les machines monocylindriques. Cela provient de ce que ces condensations Sont une fonction croissante de la différence entre les températures extrêmes de la vapeur et que, dans les machines 'compound, la différence entre la température de la chaudière et celle de l'atmosphère se trouve partagée en deux parties, à peu près égales, le plus souvent. La différence entre les températures extrêmes dans chaque cylindre pris séparément est ainsi moitié moindre que s'il n'y avait qu'un
cylindre. Il est nécessaire de remarquer, si on veut
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évaluer les pertes de vapeur, que les condensations .dans chaque cylindre, HP et BP, ne s'ajoutent pas, puisque ce qui est condensé au petit cylindre se revaporise presque en totalité et qu'ainsi la quantité de vapeur sensible qui
entre à chaque coup de piston dans le petit cylindre entre, aussi à l'état de vapeur sensible, dans le grand cylindre.
Dans une locomotive compound, il y a lieu aussi de tenir compte de la valeur relative des travaux effectués dans chaque groupe de cylindres. On ne peut pas réaliser entièrement, dans tous les cas, la condition d'égalité de ces travaux et il n'y a même pas grand intérêt à le faire si on munit les roues motrices de bielles d'accouplement. Mais bien que ce soit là la vraie solution de la question,
il faut s'efforcer de ne pas avoir des travaux trop différents dans les grands et dans les petits cylindres. D'après toutes les explications que nous donnons cidessus, on voit qu'il ne peut exister de règle simple pour
calculer le rapport des volumes des cylindres d'une machine compound. Ce rapport dépend de conditions très complexes et ne peut être trouvé que par tâtonnements. Il
faut .qu'il soit tel que, dans les conditions les plus fréquentes de la marche, le rendement soit maximum.
CHAPITRE V. EFFETS DE L'INERTIE DES PIÈCES EN MOUVEMENT RELATIF DANS LES MACHINES COMPOUND.
21. Réactions verticales et horizontales. Mouvement de lacet. La stabilité des locomotives est une question primordiale. Pour pouvoir marcher à de grandes vitesses, sans