Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION
comme nous le verrons plus loin. Il est limité par des failles dont la principale dirigée N.-0. S.-E. n'a pas moins de 7 à 8 kilomètres de long. Nous lui donnerons le nom d'Ain Kissa, point où vient de s'ouvrir une exploitation de phosphate.
Avant d'étudier les diverses assises de la formation suessonienne, il est utile de connaître sur quel terrain elle repose. Aussi donnerons-nous un aperçu des étages que l'on rencontre depuis le niveau de la plaine qui s'étend aux pieds de ces plateaux. Quand on se rend au Dyr par le flanc ouest, en partant par exemple du dépôt des phosphates de l'exploitation Crokston (pied du Djebel Fellah) le premier terrain que l'on rencontre affleurant sous les dépôts alluvionnaires de la plaine est le Cénbmanien.
DES PHOSPHATES DU DYR ET DU KOUIF.
avec lui, on trouve le Turonien d'aspect tout différent. Il constitue partout dans la région qui nous intéresse des escarpements, des crêtes rougeâtres et découpées que l'on reconnaît de loin. Il est formé à la base par des calcaires marneux (30 mètres) renfermant de nombreux Gastropodes, des Turritelles (la faune de Ténoukla)("), et à la partie supérieure par des calcaires durs, dolomitiques, rougeâtres avec des Échinides (20 à 25 mètres).
La crête des Djebel Fellah et Rakenah est formée par ces derniers calcaires. Au Djebel Fellah, le plongement des couches est de 45 à 50° avec relèvement vers l'ouest. Mais, au 'Djebel Rakenah, grâce à une, faille qui affecte
aussi le Cénomanien et le Sénonien dont nous allons parler, les couches tendent vers l'horizontale (voir coupe I, fig.
2). Au sud, le Turonien est recouvert, même avant
d'arriver au Djebel Gounifida, par les alluvions anciennes. Pour retrouver le Turonien, il faut aller à l'est, au sud du Kouif où on le voit constituant avec un léger plongement les crêtes des Djebel Bekahria, Feld el Rezaim et Djerrah pour se prolonger ensuite en Tunisie.
Cénomanien. - Il est constitué par des marnes calcaires très fossilifères alternant avec des bancs calcaires souvent formés par des magmas d'Ostracées. On y rencontre toute la faune de Ténoukla-Tébessa Ostrea /label/cita, se yphax , oxyntas, africana, Larteti. Luynesi, Mermeti, olisiponensis, etc., des Gastropodes, des Échinides, des Janires, etc., tous fossiles caractéristiques du Cénomanien. L'épaisseur de l'étage est ici d'environ 80 à 100 mètres Ses couches sont, au pied du Djebel Fellah, assez relevées (35 à 40°), mais, plus au nord, elles se rapprochent peu à peu de l'horizontale. Vers le sud, le Cénomanien ne va pas bien loin sans être recouvert par des atterrissements marneux et caillouteux (Quaternaire ou Pliocène) et le flanc ouest du Djebel Gounifida n'en présente déjà plus. On ne retrouve cet étage que plus à l'est à la base de la chaîne Bekahria et Bled el Djerrah où il présente le même facies et la même faune que précédemment. Turonien. - Au-dessus du Cénomanien et concordant
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Sénonien inférieur. - Le Turonien est partout surmonté par une épaisseur de marnes vertes et grises alter-
nant avec de petits bancs calcaires, et qui supportent des calcaires en bancs réguliers, tendres, cassants, blancs et surtout remarquables par l'abondance d' Inocérames bien caractéristiques du Sénonien supérieur ,
(Inoceramus Cripsi et var.). Les marnes vertes et grises de la base (80 à 100. mètres) appartiennent au Sénonien inférieur. Le temps ne
m'a pas été propice pour y recueillir des fossiles, mais M. Ficheur et M. le comptable des mines Crokston m'y ont signalé la présence d'échinides du Sénonien inférieur. (*) Voir Pérou, Description géologique de l'Algérie; Pomel, Description de la Carle géologique provisoire de l'Algérie, 1889.