Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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-DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION
qu'on est en présence d'un dépôt littoral ou de mer peu profonde. On voit en effet des zones blanches et grises qui s'entrecroisent comme dans les dépôts gréseux ou sableux. En outre, les nombreuses traces de Poissons, de Sauriens (vertèbres, dents, coprolithes) et de Crustacés, qui se trouvent là en abondance, semblent bien prouver que les vagues y rejetaient tous ces débris animaux, comme
sur une plage. L'épaisseur considérable du banc semble aussi donner un peu de vraisemblance à la présence, dans l'eau, du phosphate de chaux. Au-dessus de celui-ci, on trouve une série de calcaires blancs marneux à rognons de silex et qui alternent ici avec deux couches de phosphate inexploitables par leru. teneur et leur peu d'importance. En effet, quand on les suit vers l'ouest, elles se soudent en une seule qui ne tarde pas à finir en fuseau. Extension. 1. Dyr. - Le gros banc à phosphate du Dyr
que nous avons décrit au point où il est exploité par M. Crokston , se poursuit certainement tout autour du plateau et sans discontinuité. Il est souvent caché par l'éboulis des calcaires supérieurs, quoique cependant visible en maints endroits on il a donné lieu à des demandes en exploitation. Son épaisseur est aussi à peu près constante. A Aïn Gastel, par exemple, point situé au nord, j'ai pu le constater sur une bonne coupe. Kong.. - Au Kouif,, une seule couche de phosphate existe entre les calcaires supérieurs et les marnes noires. Elle acquiert aussi une épaisseur qui va jusqu'à 4',50 et dont les trois quarts au moins sont exploitables. M. Jacobsen, directeur de l'entreprise de ce plateau, m'a affirmé que certaines parties tendres lui ont donné jusqu'à 78 p., 100 de teneur.
DES PHOSPHATES DU DYR ET DU KOUIF.
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L'épaisseur du phosphate est encore ici assez constante
tout autour du plateau, et même en contournant les deux plateaux attenants on ne perd pas de vue le banc, car l'éboulis des calcaires du haut est peu considérable, relativement à celui du Dyr, où ceux-ci ont trois fois plus d'importance. Vers le nord il se divise en deux par une petite intercalation calcaire de O60 environ et toujours un peu phosphatée.
Je n'ai pas constaté dans les deux plateaux du Kouif la présence, comme au Dyr, d'autres couches de phosphates (*).
Aïn. Kissa. - Le lambeau d'Aïn Kissa présente une particularité intéressante. On ne retrouve plus ici la grande couche du Dyr, mais une série de couches en nombre un peu variable et qui paraissent provenir du dédoublement de celle qui, au Dyr, a 3 mètres d'épaisseur. La plus épaisse que j'aie vue, est à Aïn Kissa même et au Coudiat Cournou situé à côté, où elle a 1",60 ou 1",80 environ, dont les trois quarts sont exploitables. J'ai compté en plusieurs points et notamment au Coudiat Cournou (coupe V, fig. 6), et en bas dela source Aïn Kissa, jusqu'à six couches de phosphates interstratifiées dans les calcaires marneux à rognons de silex.
Chaque banc de phosphate a son toit formé par un banc de silex. Ces bancs n'ont jamais moins de 80 centimètres, et beaucoup ont plus de 1 mètre. Malheureusement pour les exploitants (**), les nombreuses failles qui () J'adresse ici mes plus vifs remerciements à MM. Crokston, Prudhomme et Samson du Dyr, à MM. Jacobsen et Fouquier du
Kouif, qui ont facilité mes observations et rendu ma tache agréable par leur bon accueil. (**) Durant mon exploration à Kissa, surpris par les longues pluies de février, j'ai été si bien accueilli par M. le colonel Corps et M. Donat, administrateurs de la Société française des phosphates de Kissa, que je ne saurais trop les remercier.1