Annales des Mines (1894, série 9, volume 6)
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sur ces pièces et sur leur fabrication, le mémoire passe en revue une série de systèmes employés par les divers constructeurs
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l'infinie variété de ces systèmes, variété que rien ne justifie, prouve la nécessité d'une unification. Deux systèmes seulement se présentent avec la sanction d'une application très étendue, mais ils sont établis avec des mesures non métriques : ce sont ceux de Whitworth en Angleterre et de Sellers en États-Unis, dont les pas et les diamètres sont exprimés en pouces et fractions de pouce.
RÈGLES POUR LA CONSTRUCTION DES VIS MÉCANIQUES ÉTABLIES
PAR
LA SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT 'POUR L'INDUSTRIE NATIONALE.
La Société d'encouragement pour l'industrie nationale vient de publier les règles d'un système uniforme de filetage pour les vis mécaniques. Ce document, d'une haute importance, a été définitivement rédigé à la suite d'une enquête approfondie faite par cette Société dans le courant des années 1893 et 1894. Le Bulletin de la Société a donné, en avril 1893, un mémoire
considérable sur la question des filetages. Ce mémoire fait d'abord ressortir l'extrême importance et l'emploi constant des pièces taillées en forme de vis, dans les constructions, dans les machines, dans une foule d'appareils et d'instruments. Il donne une classification, en cinq grandes catégories, de ces vis : d'abord les vis mécaniques, dont le diamètre est généralement compris entre 6 et 100 millimètres, sont les boulons, écrous, goujons, servant à assembler les pièces de machines ou de charpentes, ainsi que les parties filetées diverses servant aux mêmes assem-
blages; les vis horlogères, dont le diamètre atteint rarement 6 millimètres et se tient souvent au-dessous de 2 et de 1 millimètre, servent dans les horloges, les montres, les appareils de physique; les vis tracées sur les tubes, qui ont nécessairement un faible pas, même pour les grands diamètres, forment une troisième catégorie; une 4° classe contient les vis spéciales, telles que celle des tendeurs d'attelage, des transmissions de mouve-
ment dans les machines outils, des instruments de mesure; enfin la 5° classe renferme les vis à bois, qui pratiquent ellesmêmes leur logement dans des matières relativement molles. C'est aux vis mécaniques .que se limite le travail actuel de la Société d'encouragement. Après quelques considérations générales
tie
Le succès de ces deux systèmes montre que l'introduction, dans notre pays, de types de vis simples et uniformes, faciles
à exécuter avec précision à l'aide d'un outillage peu considérable, aurait, pour l'industrie, un avantage incalculable, avantage moins général mais du même ordre que celui qui résulte de l'adoption du système métrique. La Société a cru devoir limiter son action
à la France: d'une part, elle n'a pas jugé qu'il lui appartint de provoquer une entente internationale à ce sujet, ainsi qu'elle en a reçu la proposition de plusieurs ingénieurs étrangers; d'autre
part, elle a pensé qu'un accord général serait fort difficile, tandis que le système nouveau avait de fortes chances de s'implanter rapidement en France. Le mémoire se termine par l'indication des règles nouvelles proposées. En même temps, la Société demandait l'avis de toutes les personnes intéressées à la question, auxquels son travail a été largement distribué.
Les nombreuses réponses qu'elle a reçues prouvent l'intérêt qu'offre la question. L'étude des observations ainsi recueillies a conduit à quelques modifications légères des propositions primitives (Bulletin d'avril 1894).
Enfin ces propositions amendées ont été discutées dans une sorte de congrès tenu, le 10 mai 1894, dans l'hôtel de la Société, qui .s'est alors trouvée en état de formuler définitivement les règles qui conviennent pour un système uniforme de filetages.
Nous reproduisons cès règles, déjà mises en pratique par
plusieurs industriels et par de grandes administrations, notamment par des Compagnies minières (*). Nous ferons remarquer que la forme du filet adopté est celle des filetages de la marine française et du système Sellers, forme rationnelle et bien supé() Les Compagnies des mines d'Aniche et d'Ostricourt ont fait construire des tarauds suivant les nouveaux types, le jour même oit le projet de.la Société d'encouragement a été définitivement arrêté.