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ANALYSE ÉLÉMENTAIRE ET COMPOSITION CALCULÉE. 361

360 ANALYSES DES EAUX MINÉRALES FRANÇAISES.

l'origine authentique de l'eau à analyser. Sans doute, toutes les personnes, qui annoncent au Bureau d'essai l'intention de recourir à lui pour connaître la composition de leurs eaux, se conforment à ces instructions; mais il

arrive souvent que les eaux ont été embouteillées

et

expédiées avant que le Bureau d'essai en ait été informé. -Aussi ne peut-on pas affirmer que toujours les eaux pré-

sentées à l'analyse aient été prélevées et mises en bouteilles avec tous les soins convenables. Il peut donc se produire des pertes de gaz et des altérations de l'eau minérale plus ou moins importantes, sur lesquelles il n'est pas inutile d'appeler l'attention des intéressés. L'altération est particulièrement à craindre pour les eaux sulfureuses, soit qu'elles renferment des sulfures proprement dits ou de l'hydrogène sulfuré en dissolution. Les précautions les plus grandes sont indispensables soit pour le remplissage des bouteilles, soit pour leur fermeture, soit pour leur ouverture et le dosage de l'élément sulfuré. Il est rare que le dosage fait au laboratoire soit complètement d'accord avec le dosage fait à la source. Aussi le Bureau d'essai n'accepte-t-il que rare-

ment et sous beaucoup de réserves de faire l'analyse des eaux sulfureuses qui lui sont présentées._ L'action oxydante de l'air sur la source ou sur l'eau embouteillée produit souvent une transformation partielle plus ou moins rapide des sulfures en hyposulfites; il ar-

rive parfois, au contraire, qu'une réduction opérée sur les sulfates par les matières organiques de l'eau ou du bouchon ait pour effet de donner naissance à des sulfures.

Aussi avons-nous observé, dans certains cas, que des eaux annoncées comme sulfureuses ne renfermaient plus

aucun principe sulfuré après le transport. Mais, quelquefois aussi, des eaux en bouteilles bien fermées présentaient le goût et l'odeur des eaux sulfureuses, tandis

que les renseignements pris nous faisaient connaître qu'elles n'étaient pas sulfureuses à la source. Les eaux ferrugineuses, qui, le plus souvent, doivent bicarbonate ferleur qualité spéciale à la présence de reux, ont besoin d'un remplissage et d'un bouchageIl parfaits pour supporter le transport sans altération. arrive fréquemment que tout ou partie du fer a formé un dépôt, où il se trouve à l'état d'hydrate de peroxyde, On plus ou moins mêlé de carbonates alcalino-terreux. si peut être alors fort embarrassé pour reconnaître le dépôt provient d'une altération antérieure ou postérieure au remplissage des bouteilles. En différentes occasions, nous avons cru devoir laisser en dehors de l'analyse la portion d'oxyde de fer qui se trouvait dans le dépôt et faire -connaître la composition de l'eau restée limpide.

Les eaux bicarbonatées calciques ou alcalines se conservent beaucoup mieux que les précédentes et ne donnent ordinairement lieu à aucun dépôt pendant le trans -

port de la source au laboratoire. Mais il importe que l'embouteillage soit très soigné pour éviter toute perte ,d'acide carbonique. A cette condition, le dosage de ce

gaz peut être fait au laboratoire avec une précision suffisante. Le bouchage hermétique des bouteilles, les précautions pour la mise en bouteilles et même les circonstances atmosphériques, au moment où se fait l'opération, ont d'ailleurs une influence marquée sur la quantité d'acide carbonique libre révélé par l'analyse dans un litre d'eau gazeuse naturelle. Il n'est pas rare que, dans un même envoi, on trouve, en faisant l'essai sur plusieurs bouteilles, des quantités différentes d'acide carbonique. Mais ces différences n'affectent pas d'Une façon sérieuse les propriétés médicales des eaux gazeuses. Quant aux eaux salines, chlorurées ou sulfatées, elles se conservent fort bien et l'on peut compter que l'analyse